INTERVIEW
Luq Hamett en interview
Projeté dès ses débuts dans l’univers impitoyable de la télé en tant que présentateur sur Antenne 2 de l’émission Hanna Barbera Dingue Dong, Luq Hamett n’a pas tardé à en dépeindre l’envers du décor dans une pièce jouée à la fin des années 90, Panier de crabes… Passionné par l’univers des planches autant que par le jeu en lui-même, le comédien – qui s’est rapidement fait un nom dans les doublages de films, de séries et de dessins animés – s’est attelé à en comprendre et en maîtriser toutes les facettes. De l’achat d’un théâtre à la production de spectacles en passant par la mise en scène, Luq Hamett avait pris la décision de mettre le comédien quelques temps de côté afin d’assurer le lancement de son Théâtre Edgar. De retour sur scène dans Ciel, ma belle-mère ! à partir de la rentrée, c’est sur Carqueiranne qu’il jeté son dévolu pour y jouer la grande toute première…
« La scène, c’est chez moi ! »
MORGANE LAS DIT PEISSON : On va te retrouver sur les planches cet été…
LUQ HAMETT : Oui avec Ciel, ma belle-mère ! qui est un Feydeau comme je les aime, joué en costumes et décors d’époque bien que remis au goût du jour grâce au talent de ma femme, Emmanuelle, qui en a fait l’adaptation. On est sept sur le plateau et j’incarne un employé de mairie aviné qui se trompe sur ses registres et marie un gendre à sa belle-mère ! Quand le maire propose de déchirer l’acte, cette dernière refuse… C’est à mourir de rire !
Hâte de rejouer ?
Surexcité, heureux et je n’ai même pas peur ! (rire) La scène, c’est chez moi alors même si je n’ai pas joué depuis six ans, ça ne m’inquiète pas… Et puis, j’ai énormément mis en scène pendant ce temps, c’est un autre prisme qui a beaucoup nourri ma vision du jeu…
Tu es également producteur et directeur du théâtre Edgar…
J’avais besoin d’être libre de créer, de programmer, de choisir avec qui j’avais envie ou non de travailler. Mais ce sont des libertés qui ont un prix ! Ça demande à être joignable en permanence pour que l’équipe du théâtre et celles parties en tournée puissent travailler sereinement mais c’est mon choix ! C’est parfois un peu chronophage de gérer l’humain, par contre, c’est ce qu’il y a de plus enrichissant !
Artiste les pieds sur terre…
J’ai la chance d’avoir les deux facettes en moi qui font que je ne plane pas complètement comme on a tendance à se représenter les artistes ! (rires) Mais sincèrement, ça se passe aussi bien parce que je me suis vraiment bien entouré entre autres de la femme qui me supporte depuis 30 ans ! (rires) Elle s’occupe de beaucoup de choses et sans elle, je ne pourrais pas faire le dixième de ce que je fais !
Un goût pour la comédie…
C’est ce que j’aime par-dessus tout ! Ce qui est primordial à mes yeux, c’est de jouer des pièces qui font tout simplement du bien et qui permettent aux gens d’oublier tous leurs soucis pendant deux heures ! Évidemment, derrière toute bonne comédie se cachent des sujets plus profonds, des études de moeurs, des psychologies mais ce n’est pas ce qui doit prévaloir dans du boulevard…
Et il y a le doublage…
Ça fait presque 20 ans que j’ai arrêté et bizarrement, je m’aperçois que ma voix a durablement marqué les gens… Je ne fais plus que Michael J. Fox trois ou quatre fois par an et je continue à doubler Jason Priestley – que l’on reverra d’ailleurs dans un spécial Beverly Hills avec les personnages originels de la série, à 50 ans ! Petit à petit, je suis passé de cette activité de comédien de doublage à la direction artistique de séries en créant les voix françaises des plus grosses séries d’animation ! Je caste les comédiens, je les fais travailler et une grosse partie de ma mission consiste à les mettre en confiance, c’est fascinant !
© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos droits réservés
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Interview parue dans les éditions n°405 #1, #2, #3 et #4 spéciales été 2019
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