INTERVIEW
Dany Brillant en interview
CUIVRÉ, ROCK, CHALEUREUX, FESTIF ET AUX ALLURES PLUS « PRESLEY » QUE SES PRÉCÉDENTS ALBUMS, ROCK AND SWING, LE DERNIER OPUS DE DANY BRILLANT, EST INDÉNIABLEMENT CELUI QUI MÉRITE LE PLUS D’ÊTRE APPRÉCIÉ SUR SCÈNE… À L’IMAGE DU MORCEAU MOI J’Y CROIS TOUJOURS, L’INTERPRÈTE AU CHARME MÉDITERRANÉEN A EN EFFET FERMEMENT DÉCIDÉ QUE CETTE TOURNÉE DE CONCERTS SERAIT LA BOUFFÉE D’AIR FRAIS QUI COMMENÇAIT
À MANQUER À UN PUBLIC RAVI – NON PAS D’ASSISTER – MAIS DE PARTICIPER À UN VÉRITABLE SPECTACLE INTERACTIF…
DANY BRILLANT pour sa tournée « ROCK AND SWING » AU CANNET LE 12 JANVIER
« Il y a une forme de courage dans le fait d’avoir envie d’être heureux… »
MORGANE LAS DIT PEISSON : COMMENT VAS-TU DEPUIS LA SORTIE DE TON ALBUM ROCK AND SWING ?
DANY BRILLANT : Ça va plutôt bien malgré l’atmosphère morose de cette fin d’année 2018… Mais, comme j’essaye de proposer un spectacle sur la joie de vivre, je me dois de faire en sorte de toujours voir le bon côté des choses avec l’espoir d’offrir un maximum d’énergie aux gens !
UN ALBUM QUI VIT DÉSORMAIS SA VIE SUR SCÈNE…
Aujourd’hui, plus que jamais, je crois que le but lorsque l’on fait un album, c’est de partir en tournée avec lui alors le voir évoluer sur scène, c’est très plaisant. J’avais envie de réconcilier – en imaginant ces titres – deux musiques plus toujours bien vues, celle des rockeurs et celle des crooneurs… C’était un pari et je crois que ça marche car, je le vois dans les salles, le public est au rendez-vous et surtout, ne reste jamais passif. Je n’avais jamais été très rock jusque là sur scène alors, d’avoir introduit une guitare électrique au milieu des cuivres du jazz, a apporté au show une toute nouvelle dimension. Il y a une excitation et une dynamique que mes concerts n’avaient pas encore connues donc je suis très content car ce qui m’intéresse le plus dans ce métier, c’est de progresser…
UN CONCERT EST UNE AUTRE VISION D’UN MORCEAU…
Un concert demande en effet un travail parfois insoupçonné car les chansons n’y sont pas interprétées comme sur l’album… D’ailleurs, on s’aperçoit que certaines d’entre elles ne passent bizarrement pas la rampe et ne semblent vouées qu’à être écoutées sur l’album tandis que d’autres créent la surprise en se transcendant au contact du public… C’est comme les gens… J’ai plein de copains acteurs qui sont très effacés dans la vie mais qui explosent sur scène et puis on rencontre aussi des gens très extravertis et à l’aise dans la vie qui n’apportent rien sur les planches… La scène est un véritable moment de vérité.
PAS DE DANSEURS À TES CÔTÉS…
Ça s’y serait prêté à merveille mais je n’ai pas voulu avoir de danseurs cette fois-ci car je voulais que ce soit les gens qui dansent dans la salle. J’ai remarqué que si le niveau des danseurs sur scène est trop élevé, le public se sent complexé et n’ose pas se lâcher alors que je ne désire rien de plus que voir les gens tout oublier et lâcher prise le temps d’une soirée ! Là, non seulement ils dansent mais en plus, ils s’affrontent dans des concours de slow ou de salsa ! C’est comme une immense boîte de nuit spécialisée en danses en couple ! (rires) Quand 1000 personnes dansent le slow pendant que tu chantes, je peux te dire que ça te donne des frissons tant c’est magnifique à voir !
LA DANSE RETROUVE SES LETTRES DE NOBLESSE…
Tout à fait et d’ailleurs, je vois dans les salles que beaucoup de gens dansent très bien ! C’est redevenu à la mode en passant des thés dansants à l’émission Danse avec les Stars. La danse dite de salon s’est vraiment démocratisée et a ainsi permis aux gens de se rapprocher à nouveau.
UN STYLE MUSICAL ET SCÉNIQUE QUI NE RESSEMBLE À RIEN D’AUTRE…
J’essaye réellement de conserver ma propre couleur musicale, c’est d’ailleurs pour ça que j’évite souvent d’aller voir d’autres chanteurs sur scène… S’ils sont trop bons, j’ai peur d’être inconsciemment tenté de suivre leur exemple ! (rires)
SE RENDRE COMPTE, EN TANT QU’ARTISTE, QUE LA BONNE HUMEUR QU’ON INSUFFLE NE DURE JAMAIS N’EST PAS DÉCOURAGEANT ?
Étrangement non… C’est un peu comme entrer en résistance… On sait que l’Histoire a connu des périodes extrêmement noires avant que la lumière ne revienne mais on sait aussi que ça ne dure jamais et que tout, dans l’existence, est cyclique… Alors, en tant qu’artiste on essaye de soulager un peu les phases difficiles à notre mesure en se disant que la vie est belle même si parfois, on en doute. La France mais aussi le reste du monde semblent avoir sombré dans une profonde dépression depuis quelques années, mais l’aspect positif de tout ça, c’est que ça oblige constamment les êtres humains à se dépasser pour tendre vers quelque chose de meilleur…
QUELQU’UN QUI NOUS SOURIT DANS LA RUE NOUS POUSSE À EN FAIRE DE MÊME…
Exactement ! Ça s’appelle d’ailleurs l’épigénétique. C’est un phénomène qui m’intéresse énormément et qui explique comment, en partant en vacances d’excellente humeur, tu peux revenir littéralement déprimé à force d’avoir côtoyé des gens dépressifs ! (rires) Ça prouve qu’on a tous une incidence les uns sur les autres et que, même si ça peut parfois paraître un peu exagéré, changer son propre comportement peut aider, petit à petit, à modifier celui de tout un peuple…
UN BONHEUR QUI SE FAÇONNE…
Il y a une forme de courage dans le fait d’avoir envie d’être heureux… Ce n’est pas quelque chose de facile, d’anodin ni même d’inné, il faut garder en tête que ça se travaille, ça se construit et le résultat s’entretient sans cesse. À notre époque, le bonheur souffre également de ne pas être « vendeur », on le voit dans la plupart des médias qui cultivent la peur un peu comme le faisaient les curés à une époque, en culpabilisant constamment les gens. Les chaînes d’info en continu, sont, à ce niveau-là, passées maîtres !
TU ES MON RÊVE, UN TITRE CONSACRÉ À TA FEMME…
La plupart du temps, dans les chansons, on parle d’un amour abstrait mais rarement de la femme de tous les jours, de celle qui est là, qui nous soutient au quotidien, qui remonte le moral, qui est de tous les combats… C’est peut-être un peu moins « romantique » que l’image de la femme à séduire mais c’est la plus vraie et la plus importante. On l’a souvent entendu et c’est très vrai, les hommes tiennent grâce aux encouragements de leurs moitiés alors j’avais envie de rendre un peu justice, à travers ce morceau, à ma femme bien sûr mais aussi à toutes celles qui comme elles n’ont jamais failli…
© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos droits réservés
Interview parue dans les éditions n°398 #1, #2 et #3 du mois de janvier 2019
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