INTERVIEW
Élodie Poux en interview
Véritable artisane, c’est en prenant le temps de s’exercer qu’Élodie Poux a fait ses armes sur scène avant de voir aujourd’hui ses salles se remplir plusieurs mois à l’avance et de trouver étrange que des gens la reconnaissent dans la rue ! Ex animatrice en maternelle, c’est au coeur de ces années presque traumatisantes que l’humoriste a puisé la matière nécessaire à l’élaboration de son premier spectacle Le syndrome du Playmobil… Avec un humour aussi pétillant que grinçant, la comédienne raconte comment on peut survivre à une horde d’enfants en bas âge…
ÉLODIE POUX dans « Le Syndrome du Playmobil » à Roquebrune sur Argens le 10 novembre • à Aix en Provence le 05 décembre • à Nice le 15 mars 2019 • à Ramatuelle le 21 mars 2019 • à Six Fours les Plages les 31 mai & 01 juin
à Nice aux Plages du Rire le 07 août 2019
« C’est important de ne pas chercher à aller trop vite ! »
Morgane Las Dit Peisson : Deux passages à Roquebrune, un en solitaire et un en trio…
Élodie Poux : Je reviendrai le 10 novembre toute seule comme une grande mais au moment où l’on se parle (NDLR: le 13 octobre avant la pièce), je suis en effet accompagnée de mes deux « compères », Julie Villers et Céline Groussard, pour jouer la pièce Dommages. On est aussi ravagées les unes que les autres alors qu’on s’est plutôt bien trouvées ! (rires)
Dommages…
Un truc pareil, ça se vit, ça ne se raconte pas ! (rires) C’est un hommage au vaudeville avec des dommages collatéraux ! On tente de jouer une pièce mais, pour des raisons diverses et variées d’ego, d’accessoires ou encore de météo, ce projet va s’avérer très compliqué à exécuter ! (rires) L’idée nous est venue car on avait toutes les trois notre propre one-woman-show et que remplir des salles à Paris, quand on n’est pas médiatisé, est très difficile… On s’est donc lancées dans un genre de « plateau » où l’on se succédait pour jouer nos sketches et on s’est aperçues que les gens se marraient plus quand on faisait les andouilles ensemble entre deux ! (rires) Au fil des représentations, on a augmenté ces interactions au point de finir par écrire une véritable pièce…
Ne pas être seule sur scène…
J’aime profondément les deux exercices mais c’est vrai que c’est très plaisant d’être à plusieurs, ne serait-ce que pour prendre le train ou aller à l’hôtel ! Il y a un petit côté « récré » et puis surtout, on partage une même expérience, on peut en parler en sortant de scène et mettre en commun nos idées, c’est très agréable. D’ailleurs, notre jeu n’est pas le même du tout puisqu’en interprétant un personnage dans une pièce, on s’éloigne complètement de nous et de ce que l’on propose dans nos seuls en scène…
Le Syndrome du Playmobil…
J’ai dû le jouer plus de 500 fois depuis 2015 alors il est vraiment bien rodé mais je m’amuse à lui ajouter de temps en temps de nouvelles choses. Jouer longtemps un premier spectacle est essentiel, je pense, car quand on le construit lui, on se construit soi-même en tant qu’humoriste… Avec Le syndrome du Playmobil, j’ai rencontré tout type de public dans tout type de salles et c’est très formateur ! J’ai joué devant des personnes âgées, des comités d’entreprises, dans des hôpitaux psychiatriques, dans des restaurants où les gens s’en « foutent » royalement… (rires) Ça n’a pas été tous les jours facile mais c’est comme ça qu’on apprend à devenir tout terrain. C’est important de ne pas chercher à aller trop vite en passant ces étapes car ce sont elles qui nous donnent les armes nécessaires pour rester en mode « survie » sur scène…
Un humour qui frôle parfois le sadisme…
Oh non ! (rires) Quoi que les chats seraient peut-être d’accord avec ce point de vue… (rires) Je ne suis pas toujours tendre mais je crois que tous ceux qui travaillent avec des « groupes » d’humains, que ce soit des enfants, des personnes âgées ou malades, ont besoin, à un moment, de relâcher la pression ! On ne se l’imagine pas toujours mais passer huit heures avec des dizaines de gamins de trois ans enfermés dans une classe quand il pleut, c’est dur ! (rires) Ma soupape à moi a été un humour un peu noir mais toute personne normalement constituée a un besoin vital de se décharger de cette tension quotidienne pour accueillir avec le sourire, le lendemain, cet enfant hyper chiant ! (rires)
© * Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson aux Esterelles à Roquebrune sur Argens • Photos Quentin Le Gall & Fred Boehli
Interview parue dans les éditions n°397 #1, #2 et #3 du mois de novembre 2018
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