INTERVIEW

Vincent Niclo en interview

By  | 

 


Votre évènement n'apparaît pas dans l'agenda de notre appli ?

Soumettez-le nous GRATUITEMENT ici !


 

Vincent Niclo aura, depuis qu’on le connaît, réussi tous les paris musicaux les plus fous… Chœurs de l’Armée rouge, répertoire classique, pop, chanson française ou comédie musicale, rien ne semble en effet résister à son charme et à sa puissance vocale. Inclassable dans un seul et unique registre, le chanteur dévoile dans son tout dernier album, une autre de ses passions : le Tango… Modernisée grâce entre autres à l’apport electro du groupe Skydancers, cette musique symbole de sensualité et de force se réinvente littéralement entre les mains de cet interprète que l’on retrouve également à la composition du morceau El fuego del amor

 

Pour son nouvel album « TANGO » à paraître le 21 septembre 2018

 


« J’AIME LES GENS VRAIS, CEUX QUI NE PRÉTENDENT PAS ÊTRE AUTRE CHOSE QUE CE QU’ILS SONT ! »


MORGANE LAS DIT PEISSON : TON ALBUM TANGO VA SORTIR LE 21 SEPTEMBRE PROCHAIN…

VINCENT NICLO : Sincèrement, à l’approche de la sortie d’un album, on n’est jamais complètement serein ! (rires) Je suis très content du travail que l’on a fait car c’est vraiment à l’image de ce que j’imaginais mais je ne peux pas oublier que l’on est aujourd’hui dans un marché musical qui évolue constamment et qui ne correspond pas spéciale-ment à ce que je propose… C’est compliqué de pouvoir anticiper mais si certains y voient un handicap, j’y vois, moi, une force…

UN ARTISTE SE DOIT DE CRÉER ET DE DÉNOTER…

Exactement ! Je ne cherche pas à suivre la mode mais pas à la fuir non plus, j’essaye juste d’être fidèle à ce que j’aime en restant à l’écoute de mes envies. Jusque là, j’ai eu la chance de convaincre tant une équipe qui m’accorde sa confiance qu’un public qui m’offre tout son soutien malgré des projets aussi ovniesques que très différents les uns des autres… (rires) Après l’opéra, l’opérette, le côté crooner avec Gentlemen, plus intime sur des textes de Serge Lama ou beaucoup plus pop avec Pascal Obispo, j’espère que le public me suivra dans cette passion pour ce tango qui me semble être hors du temps…

LE PUBLIC A BESOIN DE NOUVEAUTÉ ET FAIT SES CHOIX…

Mon public est vraiment en province, je le revendique et j’en suis fier ! Il y a une petite nomenklatura parisienne qui veut absolument être dans la « branchitude » en essayant d’imposer ses diktats de mode et de bonne conduite mais ça reste un microcosme dans lequel je ne me sens pas à ma place… Si on les écoute, les chanteurs à voix sont has-been alors que je vois en tournant par-tout en France que ce n’est pas le cas… J’aime les gens vrais, ceux qui ne prétendent pas être autre chose que ce qu’ils sont ! Je suis le plus sincère possible, je pense que le public le ressent et que c’est ce qui nous lie autant…

À CHAQUE ALBUM, ON PLONGE DANS UN NOUVEL UNIVERS…

Je ne pourrais pas venir en jogging sur scène par exemple ! (rires) Pour moi, c’est un lieu où l’on ne doit pas se présenter comme on est dans sa vie de tous les jours, on est tenu de proposer quelque chose pour faire rêver les gens… Et pourtant, tout en n’étant pas « simplement » soi, on se doit d’être complètement sincère afin que la magie opère… 

GRÂCE À TOI, ON VA REDÉCOUVRIR LE TANGO…

Comme tous les styles que j’ai abordés avant, cette attirance est le fruit de souvenirs et d’émotions que j’ai eu envie de coucher sur un CD… Le tango est ancré en moi depuis longtemps mais c’est ma participation à Danse avec les stars qui a agi comme un révélateur car en débutant, on m’a dit que j’avais des attitudes de danseur de tango et de paso-doble. J’ai toujours été émerveillé par ces sons venus d’Espagne et d’Amérique latine et évidemment par cette danse qui est certainement la plus sensuelle.

UNE DANSE ENTRE RIGIDITÉ, FORCE ET SENSUALITÉ…

J’aime la puissance et l’élégance de ce registre qui raconte toujours une histoire de combat entre un homme et une femme… Ils se résistent, se séduisent, s’abandonnent… Le tango est extrêmement sensuel, charnel, presque sexuel sans jamais pour autant tomber dans une vulgarité que je fuis, dans tout ce que j’entreprends, comme la peste ! 

LE TANGO POSSÈDE UNE SOUF-FRANCE LATENTE ET UN ESPOIR QUE L’ON RETROUVE DE PLUS EN PLUS DANS TA FAÇON DE CHANTER…

Il y a une dualité entre une profondeur, une certaine noirceur et une volonté féroce de relever la tête. Ce sont deux personnalités qui s’affrontent et on ne sait pas Qui sera le plus fort ?… C’est d’ailleurs un de mes titres ! (rires) C’est vrai que j’essaye de plus en plus, dans ma manière d’interpréter, de tendre vers ça… Grâce à la collaboration de Pascal Obispo sur 5.Ø, j’ai appris à m’autoriser plus de nuances et de variations en étant moins dans la démonstration.

C’EST OSER SE METTRE À NU…

La puissance vocale a parfois été un masque qui a pu laisser penser que je suis un être inébranlable… Chanter plus nuancé en suivant mes émotions me pousse à me livrer un peu plus comme je suis avec mes forces et mes failles… Je « m’autorise » désormais à le faire et il y a en effet quelque chose de très psychologique dans tout ça. Ma psycho-thérapie à moi a été de chanter ! Avant « j’enlevais le haut, maintenant j’enlève le bas ! » (rires)

LE CLIP DE MI AMOR (LIBER-TANGO) DÉVOILE UN TANGO CONTEMPORAIN…

Ce qui m’intéresse, dans un projet, c’est la musique bien sûr mais aussi tout l’univers visuel. Il y a, dans ce premier clip, tous les codes du tango mais transposés… Je ne cherche pas à reproduire ce que l’on connaît mais à suggérer. À aucun moment, par exemple, on ne voit deux personnes qui dansent ensemble car ça aurait été trop évident. Et pourtant, des tenues à l’atmosphère, tout est là…

IL Y A DES INÉDITS MAIS AUSSI DES ADAPTATIONS PARFOIS TRÈS DIFFÉRENTES DES VERSIONS ORIGINALES GRÂCE À L’ELECTRO…

Je voulais vraiment proposer ma propre vision du genre et le groupe electro underground Skydancers a réussi à mettre en lumière cette modernité que le tango porte naturellement en lui. Il n’est pas qu’une question de composition ou de rythme, il est un état d’esprit qui s’adapte aussi bien aux standards qu’aux nouvelles créations…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos Delloye


Interview parue dans les éditions n°395 #1, #2 et #3 du mois de septembre 2018

You must be logged in to post a comment Login