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Claudia Tagbo en interview pour Le Mensuel en 2014 Crazy

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Claudia Tagbo


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en interview 

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CLAUDIA TAGBO
 
  
 



« Je crois surtout que c’est notre vie

et ce qui nous entoure qui est cinglé… »

Actuellement à l’affiche du Crocodile du Botswanga aux côtés de ses compères Thomas N’Gijol et Fabrice Éboué, la délirante Claudia Tagbo, que beaucoup connaissent grâce à ses nombreuses apparitions dans les émissions télévisées d’Arthur et à ses débuts dans le Jamel Comedy Club, est également en tournée avec un « seul en scène » aussi Crazy qu’elle ! Mêlant son don pour le stand-up à son savoir-faire de comédienne, l’humoriste a su se créer un univers bien à elle qui parle à tout le monde…

 

claudia-tagbo-interview-le-mensuel-2014-crazy-CMorgane L : Je ne sais pas si vous avez pris de bonnes résolutions pour 2014 mais en tous cas, vous avez pris celle, professionnelle, de venir nous à Monaco en mars et à Aix en avril…

Claudia Tagbo : J’en ai pris comme tout le monde je crois (rires) mais quand on s’en choisit, il faut les garder pour soi peut-être parce que sinon on ne les applique pas ! (rires) En tous cas, c’est vrai que j’ai pris celle de venir, où plutôt de revenir, dans le midi. J’ai déjà fait des dates pas très loin d’Aix, comme Marseille. C’est cool de revenir mais où que j’aille, je suis heureuse ! Ce qui compte, c’est le public, peu importe où l’on va, il n’y a que le public qui compte.

Vous avez pris goût aux tournées et à la scène alors que, même si on peine à le croire, vous avez fait vos premiers pas toute seule sur scène il y a à peine un peu plus de six ans ?

C’est vrai que ce n’est pas très vieux ! Cette aventure sur scène ne date que de 2006. Ce sont les rencontres qui ont provoqué ça tout simplement, tout naturellement… Je vous avoue qu’il n’y a pas vraiment d’autres mystères, je n’ai pas d’autres mots, je ne peux rien inventer… Je dois ça aux diverses rencontres que j’ai eu la chance de faire. Un jour, vous tombez sur des gens qui font du seul en scène, du one, ils vous proposent de tester à votre tour, disent que l’énergie peut fonctionner alors on les croit (en tous cas on essaye) et on teste, on y va. Tout ça n’est dû qu’aux rencontres mais à l’envie aussi. Une fois que l’on m’a proposé de me lancer et que l’on m’a convaincue que j’en étais capable, j’ai accepté d’essayer une fois, cinq fois, dix fois et plus si affinités ! (rires) C’est parti comme ça, et avec le recul, ça semble très facile en fait !

Le one man show n’est donc pas quelque chose dont vous aviez spécialement envie avant ?

Non, en fait, à un moment je me destinais, si tant est que l’on peut dire que l’on se destine à quelque chose… (rires), en tous cas, je voulais devenir comédienne. Les gens ont tendance à tout dissocier et à croire que ceux qui font du seul en scène ne sont pas de vrais comédiens et vice versa. Alors que chaque jour, quand je travaille, je ne regarde pas mon C.V., je fais les choses comme je es ressens, comme j’ai envie de les faire… Donc je ne dissocie pas, pour moi, comédien au théâtre, au cinéma, à la télévision ou seul en scène, c’est le même métier sur le fond. Seule la forme est différente. Tout ce que l’on demande aux comédiens, que ce soit Emmanuelle Béart, Catherine Deneuve, Gad Elmaleh ou François Xavier-Demaison, c’est de nous transmettre une émotion quelle qu’elle soit, de nous faire vivre quelque chose.

Se retrouver seule sur scène quand on a du vécu et quelques années derrière soit, permet d’avoir plus de choses à dire, plus d’inspiration ?

Non, pas spécialement… Enfin moi, je ne pense pas… Par contre, c’est vrai que normalement, on a dû voir plus de choses à 40 ans qu’à 18 mais je ne pense que ce soit un atout particulier. La vie fait que, heureusement ou malheureusement, vous avez de l’expérience peu importe votre âge ! (rires) Et puis finalement, dans mon spectacle, ce que je raconte n’est pas spécifique à un certain âge, ça parle de tout et à tout le monde, enfin j’espère ! (rires)

Est-ce que par contre, l’âge peut offrir une assurance supplémentaire sur scène ?

Non, ça n’a rien à voir malheureusement ! (rires) L’âge n’a rien à voir ! Les gens se focalisent sur les âges car ils ont besoin d’avoir des blocages, des noeuds dans leur vie pour pouvoir avancer mais l’âge n’a rien à voir, on a l’âge de ce que l’on fait. Par exemple, j’ai eu la chance de faire les bonnes rencontres au bon moment mais si je les avais faites à soixante dix ans ou à vingt ans, ça aurait été la même chose. Ce qui compte dans ce métier, c’est ce que vous avez envie de raconter aux gens sur l’instant, ce que vous vivez à ce moment là précis, donc vous aurez, tant que vous serez en vie, toujours quelque chose à raconter. Pour moi, l’âge n’a jamais été un blocage car il ne faut pas mélanger l’expérience et les années. D’ailleurs, j’ai bossé au théâtre avec des gens qui venaient tout juste de démarrer alors qu’ils venaient d’avoir cinquante ans et qui n’avaient pas eu envie de faire ça durant toute leur vie. Ils l’ont décidé à ce moment là et je les ai vu jouer et envoyer du bois ! (rires) Le talent et le jeu n’ont rien à voir avec l’âge, ça a à voir avec ce que tu as envie de raconter et surtout avec ce que tu as dans le ventre.

C’est vrai qu’il n’y a pas de schéma classique. La plupart du temps, on voit des humoristes faire leurs carrières sur scène, passer un peu à la télé et tenter d’aller au cinéma alors que vous, finalement, vous avez fait l’inverse… C’est la preuve qu’on peut tout faire à partir du moment qu’on le fait comme on l’aime en suivant le cours naturel des choses…

Vous n’avez même pas besoin de poser la question, vous avez les réponses, c’est exactement ça ! C’est ce que je disais dans l’introduction de l’interview en vous disant que ce sont les rencontres qui nous font. Vous aussi, vous êtes devenue journaliste pour Le Mensuel grâce, je suppose, à des personnes qui ont croisé votre route. C’estclaudia-tagbo-interview-le-mensuel-2014-crazy-D pareil pour tout le monde. Un boulanger qui est au fin fond de la France dans un bourg, si son pain est bon, les gens viendront, ils rencontreront d’autres personnes en leur disant qu’il faut aller acheter son pain à cet endroit précis car il y est très bon… La vie n’est faite que de rencontres, malheureuses ou pas, mais qui, dans les tous cas, nous forment. Dans mon métier, on n’est fait que de ça… De rencontres, d’amour et de partage… Toujours.

En tous cas vous rencontrez toujours beaucoup de monde quand vous êtes sur scène car les salles sont pleines à chaque fois ! (rires)

Pour l’instant en tout cas ! (rires) Je croise encore les doigts pour que ça continue ainsi ! C’est d’ailleurs sur ces scènes que j’acquiers de l’expérience. Entre une salle de cent, de deux cents, de vingt personnes ou de deux mille, ce n’est pas du tout la même chose ! C’est plus dans ce domaine là où je ressens des différences dans mon travail. On se dit que l’on a réussi à faire une salle de cent personnes, qu’aujourd’hui on en fera une de mille et on se demande ce que l’on arrivera à faire demain…

Et finalement c’est plus compliqué de jouer dans une petite salle où l’on voit un peu plus les visages des gens où dans une grande salle où le public nous apparaît plus en « masse » ?

Ça dépend vraiment de chaque artiste, moi dans mes salles, que ce soit à l’Olympia que je viens de faire ou des petites salles, je demande toujours à mes régisseurs de voir les gens.

Ça vous aide, ça vous porte de les voir ?

Oui car ce n’est pas du Shakespeare ce que je fais, ni du Olivier Py où les gens sont dans le noir le plus total avec une distance entre eux et les acteurs qui récitent un texte. Avec mon spectacle, je suis dans une atmosphère de stand up où j’ai besoin de voir les réactions des gens dans la salle. Si je suis dans le noir, j’ai l’impression de m’adresser à un mur et de retourner au théâtre classique. Alors pour éviter ça, j’apporte de la lumière dans la salle pour faire en sorte de voir un maximum de spectateurs. Ça c’est moi, c’est ma réaction, mon point de vue mais c’est propre à chacun ce genre de trucs… En tous cas, moi, j’ai besoin de voir à qui j’ai affaire ! (rires)

Ce n’est pas déroutant, lorsque l’on est comédienne de formation et que l’on a l’habitude de jouer « entre acteurs » de se lancer seule, de se mettre à nu et de parler au public ?

C’est différent en tous cas… Mais même si on parle en utilisant le pronom « je », il y a toujours une distance qui se met en place et à la fin, la personne qui est sur scène se transforme en une sorte de personnage tout en gardant à l’esprit le but de départ qui est de réussir à être le plus authentique possible. Sur scène, on finit par se transformer en personnage même si on n’est pas dans le sketch pur. Pour moi, le spectacle est écrit de telle sorte que je suis retournée vers mes premières amours, ce n’est pas du stand up pur mais je me raconte en partie.

Donc même si c’est du stand-up, on a une trame ?

Tout à fait, c’est écrit de telle sorte qu’il y ait un fil rouge tout au long du spectacle, celui de me raconter. Mon kif serait de faire un spectacle à la Caubère, dont je suis encore loin… Je suis plus plus dans ce style là. C’est vrai que ce n’est pas écrit d’une façon très classique comme les autres one man où on fait un sketch en noir mais la trame est là, elle existe, je me raconte donc même si c’est du stand up dans la forme, le fond possède un fil rouge. Des gens apparaissent d’ailleurs çà et là dans mon spectacle comme ma mère par exemple, ce qui « m’oblige » à interpréter quelques personnages.

Dans ce spectacle « Crazy », on vous suit sur quelle période de votre vie ?

Il y a vraiment un petit peu de tout dans ce spectacle. Quand je dis que je raconte ma vie, c’est à la fois vaste et réducteur… C’est d’ailleurs ce que j’ai dû expliquer un jour à une femme dans la salle qui disait qu’il était impossible que telle ou telle chose me soit arrivée de la manière dont je la raconte. Et effectivement, si je monte sur scène pour raconter la réalité de ma vie purement et simplement, vous n’allez jamais rire, personne n’accepterait de payer pour ça ! (rires) Donc je suis bien obligée d’extrapoler pour que ça devienne humoristique. Ce sont des anecdotes que l’on étire dans tous les sens pour que ça fasse rire. Donc, je ne me raconte pas moi vraiment dans ma vie de tous les jours, mais moi qui vis certaines choses, qui en observent d’autres, qui écoute beaucoup les autres…

Cet univers de stand up est dû, là aussi, à une rencontre ?

Oui c’est ça exactement, c’est vraiment ça ! D’ailleurs on en rigole beaucoup avec Fabrice Éboué. Au départ, il s’agissait d’un groupe qui s’appelait les Comic Strip Show dans lequel j’étais venue pour faire assistante à la mise en scène. Mais un jour, il leur a manqué une fille et puisque que je racontais pas mal de conneries dans les loges, le gars que j’étais venue épauler m’a dit d’y aller, de la remplacer au pied levé en répétant la même histoire. Je lui ai répondu que ça n’intéressait personne mais il a insisté pour que je tente. J’ai tenu quatre minutes, ça n’a pas mal marché et Kader Aoun, qui travaille avec Jamel Debbouze, m’a dit qu’il aimait bien mon énergie. Il m’a demandé si j’acceptais de travailler sur un projet qu’ils avaient avec Jamel et moi, comme toujours, j’ai dit oui ! (rires) Il ne faut jamais dire non dans la vie, il faut d’abord dire oui et après si tu ne peux pas, tu abandonnes… Mais seulement après avoir essayé ! Il n’y a vraiment rien d’extraordinaire là-dedans ! Je n’ai pas fait d’école de stand up, je ne sais même pas si ça existe ! (rires) Quoi que maintenant, toutes les formations existent…

De toute façon, c’est sur scène que l’on apprend ce métier…

Oui exactement, vous êtes vraiment dans le vrai. C’est ce que je répète sans cesse aux jeunes et aux gens qui veulent se lancer… Le meilleur endroit c’est la scène ! Il faut absolument apprendre ce que c’est que la scène.

C’est un énorme travail et on a tendance à l’oublier…

Oui on l’oublie trop souvent… Mais la scène est un espace qu’il faut apprivoiser. Ça me fait rire quand je vois des jeunes qui viennent de démarrer et qui ne connaissent même pas les termes les plus basiques comme côté cour ou côté jardin. Il n’y a pas de mystères, il faut travailler et apprendre la scène, l’apprivoiser, c’est un lieu où tu as beau mettre tous les costumes que tu veux sur toi, tu y es nu… C’est un endroit où l’on ne peut pas tricher donc il faut bosser, il n’y a que le boulot qui compte. C’est un vrai métier ! (rires)

C’est ça qui est traître… Les gens prennent tellement de plaisir dans la salle qu’ils ont l’impression que c’est quelque chose d’extrêmement facile… De plus, le système d’émissions de télé réalité n’a pas vraiment arrangé le problème…

On a tous besoin d’avoir de la lumière, tu as beau faire ce métier, tu as beau être doué, sans un coup de projecteur, tu n’es rien. J’ai rencontré des jeunes artistes sortant de ce type d’émissions et je les mets au défi de venir me dire que je ne suis pas une bosseuse, je bosse tout le temps. Ça veut dire apprendre son texte, le connaître, connaître la scène. Il peut y avoir des accidents, dans la vie il y en a aussi et c’est bien que cela arrive, je ne dis surtout pas qu’il faut faire de la récitation, il faut cravacher. Dans mon one, il y a carrément une partie où le public doit intervenir à n’importe quel moment et ça aussi, cette improvisation, ça s’apprend. Il faut savoir comment rebondir, comment désamorcer un truc et ce n’est pas si évident au début.

Ce doit être complexe d’ailleurs de savoir jusqu’où on peut aller avec un public qui a payé sa place pour être là, comment doit-on répondre à quelqu’un dans la salle qui nous interpelle et qui va parfois un peu trop loin… Comment lui répondre pour ne pas le vexer etc.

Il n’y a pas de recette, à ce moment là c’est ce que je viens de dire, si tu as bien bossé dans ton métier, tu arriveras à t’en sortir. Sur scène, on est des éponges. Les gens nous regardent et nous on observe dans la salle, c’est pour ça que je dis que le spectacle vivant est génial ! Ça ne peut jamais être pareil car la rencontre ne se fait pas toujours de la même façon. Vous avez des spectateurs qui viennent pour perturber la salle, même si ils vous aiment beaucoup. Qu’est-ce qu’on décide de faire à ce moment là ? Ça dépend du moment, du passage dans lequel on est dans le spectacle. Même si se sont les mêmes histoires tous les soirs on travaille avec le matériau qui est notre vie, notre « nous ». Donc, il y a des jours où l’on peut être fatigué, irrité, perturbé… Il faut avoir du recul mais ça aussi, ça se bosse.

C’est pour ça que l’image de l’humoriste qui était le rigolo du fond de la classe est un peu dommage, ça dénature le métier…

Ecoutez, quand ça vient de la part d’un journaliste je ne peux dire que amen ! (rires) On a souvent l’impression qu’on nous fait comprendre qu’on est juste des amuseurs publics et que si on en est là, c’est juste parce qu’on a eu la chance de connaître untel ou untel…

Ça peut donner le petit coup de pouce, le petit truc en plus mais si on n’est pas bon, pas passionné, on ne dure pas. C’est en ça que la mentalité d’aujourd’hui fait du mal à pas mal de métiers. J’adore le théâtre par exemple mais je sais faire la différence entre le fait d’aimer ça, d’aimer y aller, en parler, convaincre les autres d’y aller et le fait de monter sur scène à la place de l’artiste. Les gens, en grande partie à cause d’émissions qui passent depuis quelques années, oublient que ce sont des métiers de sueur et de fatigue…

Après être sortie de scène, un samedi, pour « redescendre » (car vous pouvez avoir toutes les écoles du monde, il n’y a personne qui peut vous apprendre la redescente (rires)), j’ai regardé « The Voice » à la télé. Mika, à un moment, a dit à une chanteuse, qu’elle avait embarqué le public, mais pas eux. C’est là que l’on voit la différence entre un chanteur et un artiste. Cette fille là était une artiste mais il lui manquait les techniques, le savoir-faire. Moi par exemple, je n’étais vraiment pas l’artiste de la famille ! (rires) Mais je suis celle qui a eu assez de niaque pour y aller !

On se construit avec les autres…

Exactement ! Mais il y a des gens qui ont de la chance, comme mes comparses Fabrice Eboué ou Thomas N’Gijol, car eux, ils ont les deux et on a envie juste de les taper ! (rires)

Justement, j’ai appris et ça c’est un scoop, que vous êtes mariée à Thomas N’Gijol… En tous cas dans le Crocodile du Botswanga ? Comment est-il en mari ?

Exécrable ! Comme moi d’ailleurs puisque nous sommes un couple de dictateurs ! (rires) Nous sommes juste horribles ! (rires) Il ne faut pas que nous soyons des amis pour certains car nous ne sommes pas des gens bien en tous cas, nous sommes pathétiques ! (rires) Mais dans tout le film, il y a beaucoup de rôles du même genre…

claudia-tagbo-interview-le-mensuel-2014-crazy-ELe film est sorti le 19 février et vous y êtes presque en famille ?

Il y a Thomas, Fabrice, Amel qui fait un passage, Mokobé qui vient faire un petit truc, ça reste un bon moment, nous nous sommes bien amusés en tous cas !

Et nous aussi puisqu’on reste dans de la pure comédie…

Oui, c’est de la comédie pure mais attention, Fabrice dissimule, dans tout ce qu’il écrit, des double sens, ça veut dire que certains vont se taper sur la cuisse et d’autres vont rire une deuxième fois. C’est un effet double « kiss cool », ce n’est pas de la blagounette pour de la blagounette ! C’est ça que j’aime chez ce garçon, il n’y a rien de gratuit !

On vous voit beaucoup aux côtés d’Arthur, la télé aide pour la scène ?

Oui bien sûr ça aide parce que les gens vous rencontrent autrement mais parfois, ça a aussi son pendant car les gens qui viennent dans la salle, en ce qui me concerne, s’attendent à voir la fille qui saute dans tous les sens, qui crie dans le noir comme dans « Le vendredi tout est permis »… Alors ça m’ennuie un peu quand je vois dans la salle des enfants qui doivent attendre que je sois comme à la télé, j’ai peur de les décevoir en abordant des sujets comme la vie de couple etc. Je ne fais ni l’éléphant ni la carpe et je ne danse pas ! (rires)

Et le spectacle s’appelle « Crazy » parce que vous êtes vraiment cinglée dans la vie ou justement parce que vous vous permettez de l’être sur scène ?

Il y a un peu des deux ! Dans la vie, je le suis un peu c’est sûr mais je crois surtout que c’est dans notre vie et ce qui nous entoure qui est cinglé…

C’est le monde qui est fou…

Oui complètement ! C’est le monde qui est comme ça ! On est vraiment dingues aujourd’hui ! Tout va à une vitesse incroyable, on n’a plus le temps de rien, on est toujours en train de râler, on n’a pas le temps de vivre, on est pris à la gorge… On sait qui a fait le Super Bowl, que Beyoncé s’est cassée la gueule, mais on ne sait même pas que notre voisin d’à côté est mort depuis deux semaines… C’est notre société qui est « crazy »…

2014 est une année chargée. Il y a la scène, le film de Fabrice Eboué, « Bon rétablissement » et aussi l’adaptation de « Amour sur place ou à emporter »…

Ah oui le film d’Amelle Chahbi j’ai fait un clin d’oeil dedans ! (rires) Dans « Bon rétablissement » de Jean Becker et avec Gérard Lanvin, je joue le rôle d’une infirmière chef mais c’est un film d’homme avec de vrais dialogues ! Ça va révéler une autre facette de ma personnalité… (rires)

 


Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Interview parue dans l’édition n°346 de mars 2014

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