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INTERVIEW

Marina Kaye en interview

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Véritable exception comme a pu l’être Mozart en son temps, l’interprète d’Homeless et de Something semble avoir autant de talent que de volonté… Gagnant l’émission La France a un incroyable talent à seulement 13 ans, arrêtant l’école deux ans plus tard pour se consacrer à la conception d’un premier album sorti alors qu’elle n’était âgée que de 17 ans, Marina Kaye, qui a grandi et s’est construite au rythme de compositions, d’écriture et de concerts, semble en effet n’être née que pour ça. Dotée d’une puissance et d’une pureté vocales que le commun des mortels ne possède pas, et encore moins si jeune, l’auteure-compositrice-interprète au destin aussi extraordinaire que parfois difficile à assumer prouve, avec le travail accompli sur son dernier album Explicit, que le succès du premier ne pouvait en aucun cas être le simple fruit du hasard… 


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Marina Kaye à Orange le 08 août, à Bandol le 09 août

 


« Je n’arrive pas du tout à imaginer ce que j’aurais pu faire d’autre… »


Morgane Las Dit Peisson : En entendant ton 1er titre Homeless, on t’aurait imaginée plus âgée et anglo-saxonne…

Marina Kaye : (rires) C’est ce qu’on m’a souvent dit pourtant je suis bel et bien française, marseillaise de surcroît ! D’ailleurs, ça me fait très plaisir de venir jouer « chez moi » à Marseille car je sais déjà que ça aura une saveur particuière grâce à la présence d’amis dans la salle. Ça ajoute une petite pression supplémentaire car j’ai envie qu’ils soient fiers de moi et qu’ils voient de quelle manière j’ai évolué ces dernières années. La dernière fois je me suis produite à Marseille remonte au début de ma première tournée en 2015 et ça a beaucoup bougé depuis…

La tournée débute juste…

C’est un pur bonheur d’avoir la chance de pouvoir repartir en tournée ! Les premières dates se sont hyper bien passées et les gens étaient contents, du coup nous aussi ! (rires) On a énormément bossé sur ce show, on y a mis tout notre coeur et notre énergie donc ça nous touche que le public semble l’apprécier autant.

Ton deuxième album, Explicit, est sorti à l’automne dernier…

Dans cette nouvelle tournée on retrouve évidemment les morceaux d’Explicit même s’ils ont réellement été retravaillés pour être taillés pour la scène. J’ai un super directeur musical qui a préparé de tout nouveaux arrangements pendant que j’étais aux États-Unis en début d’année et que je ne pouvais suivre tout ça qu’à distance. Il a été mon pianiste sur ma première tournée et c’est vraiment agréable de travailler dans une telle confiance.

Tu écris tes propres textes, y compris ceux en anglais…

Je me suis inconsciemment éduquée à ça à force d’écouter des morceaux en anglais et d’apprendre à chanter dessus. Certains pensent peut-être qu’il y avait un calcul et des envies de carrière internationale alors que je n’ai fait que suivre ce qui me semblait le plus naturel pour moi.

On retrouve des titres en français sur Explicit

J’ai trouvé ça un peu étrange au début car que ce soit dans la phase d’écriture ou dans celle du chant, ça oblige à, du point de vue des sonorités, travailler un peu différemment… Mais aujourd’hui je ne regrette pas du tout car je me sens pleinement à l’aise quand j’interprète Merci quand même, Vivre ou Vole

Comment as-tu pris conscience de ta puissance vocale ?

J’ai toujours chantonné quand j’étais petite et c’est vers mes onze ans que j’ai commencé à chanter pour de bon. J’y ai tellement pris goût que j’ai dû fatiguer mon entourage à force de chanter toute la  journée ! (rires) Je passais mon temps à ça parce que ça me plaisait tout simplement, mais pas une seconde je m’étais imaginée que ce que je faisais pouvait être « bon »… Quand on parle dans la vie de tous les jours, on a une voix et on ne se pose pas la question de savoir comment elle est perçue et quand je chantais, c’était pareil. Ce n’est que quand une amie m’a filmée dans ma chambre et a montré la vidéo à d’autres personnes que les choses ont commencé à changer et que j’ai pris conscience de ma voix et de son effet… Ma mère me le disait mais c’était ma mère ! (rires) 

Tu donnes l’impression d’être née pour ça…

Aujourd’hui, avec un peu de recul, c’est vrai que je n’arrive pas du tout à imaginer ce que j’aurais pu faire d’autre que composer, écrire et chanter… Plus jeune, je ne faisais que ce que je ressentais sans mettre de mots dessus, mais maintenant que j’ai goûté à la création et au bonheur que peuvent procurer des concerts, je suis certaine d’avoir suivi le bon chemin !

Connaître le succès à 17 ans fait rêver mais ça ne doit pas être si évident à vivre…

C’est vrai que tout le monde est intimement persuadé qu’un artiste a une vie de rêve faite de détente et de cocktails parce qu’il est « connu » mais la vérité est aux antipodes de ça et heureusement ! (rires) C’est à la fois beaucoup de travail, énormément de pression et de stress… On veut faire de notre mieux tout en étant créatif et sincère sans décevoir les personnes qui nous soutiennent et tout en essuyant des critiques… Il ne faut pas confondre une envie artistique et une recherche de célébrité, moi, je ne fais les choses que parce que je ne pourrais pas être bien dans ma peau et dans ma tête si je ne les faisais pas…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos Yann Orhan


Interview parue dans les éditions n°391 #1, #2 et #3 du mois d’avril 2018

 

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