INTERVIEW
Interview de XAL Xavier Adrien Laurent pour Le Mensuel en 2013
aletant qu’hilarant !
Xavier-Adrien Laurent : Originaire de Marseille, j’ai surtout travaillé dans le Sud jusqu’à maintenant, tant et si bien que je m’étais acheté un appartement dans la région parisienne et que je n’y habitais jamais, les opportunités professionnelles me ramenant toujours au sud. Mais ce solo a été l’occasion de faire raisonner ce travail à Paris et d’amplifier un peu mon rayon d’action alors que jusqu’à présent j’ai beaucoup bossé avec des compagnies dans le Var en particulier. Je suis un transplanté ! (rires) J’habite Paris mais je travaille dans le Sud, je suis Marseillais d’origine mais je travaille dans le Var. Du coup, pendant ces quinze dernières années, j’ai fait pas mal de créations théâtrales qui ont pas mal tourné dans le Var et ça m’a bien occupé ! (rires) Ça m’a aussi permis de me rendre compte que, depuis Paris, on a l’impression qu’il n’y a rien à Marseille alors qu’il s’y passe énormément de choses. De la même manière, de Marseille, on a l’impression qu’il n’y a rien à Toulon ou à Nice, mais ayant habité à Nice, je me suis aperçu que c’était un point de vue un peu faussé et que beaucoup de professionnels y travaillent. Je m’occupe d’ailleurs beaucoup d’un collectif de comédiens en région PACA, un centre de ressources professionnelles pour les acteurs qui existe depuis une trentaine d’années et dont je suis désormais le Secrétaire Général. Il a permis ce travail de « réseautage », de mise en relation des gens et afin que les pouvoirs publics reconnaissent que « l’actorat » existe. J’ai aussi pas mal tourné pour la télévision et le cinéma, ainsi que dans quelques clips pour IAM ou encore dans des pubs. Ces expériences m’ont énormément amusé mais dans mon spectacle, le personnage est un torturé de base que celles-ci insupportent car il ne les assume pas du tout ! (rires) On ne se rappelle de lui que pour ça et n’approuve pas cette culture de l’anecdote.
À l’origine, vous étiez donc beaucoup plus « théâtre », friand du travail de groupe, alors comment est venue cette idée de se lancer seul en scène ?
Effectivement ! D’ailleurs, « Artiste dramatique », est mon premier seul en scène. J’ai toujours travaillé comme comédien en compagnie et en troupe. Au début, dans les années 90, avec des amis, puis à partir des années 2000 en rencontrant des compagnies qui sont évidemment devenues des bandes de copains aussi. Et puis il y a eu également les réseaux standards, le relationnel et même le « Pôle Emploi Culture Spectacle », qui, même s’il est très décrié, m’a fourni, à l’époque, beaucoup de boulot, ça marchait bien. Désormais, ils ont beaucoup de mal à suivre surtout dans des domaines très spécifiques comme le nôtre. Pourtant il fut un temps où ça fonctionnait bien mais ça c’était avant l’ère d’Internet.
L’envie de se lancer seul quand on est habitué à un travail en groupe, c’est effrayant ou ça fait du bien ? Ça permet d’exprimer des choses plus personnelles, plus intimes ?
Un peu des deux en fait. De toute façon, même en one-man, on n’est pas pleinement seul non plus ! Il y a beaucoup de gens qui enrichissent mon travail comme Hervé Lavigne, le metteur en scène ou encore Jérôme Leleu, le producteur, qui a un regard très artistique aussi. Mais c’est vrai qu’il y a quand même l’idée d’avoir pour soi tout seul le « final cut » sur ce qu’on fait. Il est vrai que j’ai beaucoup travaillé en collaboration et dirigé des équipes. Alors se retrouver tout seul sur scène et tout porter sur ses épaules, c’est tout de même un peu effrayant même si je ne suis pas trop sujet au trac. Le trac fait son apparition lorsque l’on se rend compte qu’on est seul, que l’on peut avoir un trou de mémoire et que, dans les grandes lignes, on parle de soi au public, qu’on lui livre des choses que l’on considère comme importantes et qu’il peut s’en foutre complètement… Ça, ça peut être un peu inquiétant ! (rires) Mais après, on s’y fait et ça se passe bien !
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