INTERVIEW

Axelle Red en interview

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Si Sensualité est encore aujourd’hui dans toutes les têtes, toutes les bouches et en bonne place de bon nombre de playlists de radios, 25 ans se sont tout de même écoulés depuis la sortie de ce titre qui nous a fait découvrir la pétillante belge ! Artiste complète sachant autant composer qu’écrire, chanter ou jouer de la guitare, Axelle Red est loin de n’être que l’interprète de ce succès, aussi colossal soit-il… Observant la vie et les gens pour tenter, à travers ses textes, de trouver un sens à ce monde « qui tourne mal », l’artisane au grand coeur qui perçoit l’écriture comme une thérapie nous propose, à travers son nouvel album Exil, d’aller un peu mieux en sa compagnie… Grâce à des titres comme le pop Who’s gonna help you, l’encourageant Le plus beau reste à venir ou l’instrumental Le grand retour, l’artiste rappelle que seule notre quête du bonheur est essentielle. 


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Axelle Red pour son nouvel album « Exil » sortie prévue le 16 mars


« L’Exil, c’est le voyage de la vie… »


Morgane Las Dit Peisson : 25 ans se sont écoulés depuis le fameux titre Sensualité

Axelle Red : J’ai l’impression que ma relation avec le public se passe de mieux en mieux, je ressens aujourd’hui plus de plaisir que jamais quand je suis avec lui, nos échanges sont immédiats, naturels… C’est juste incroyable de pouvoir vivre ça ! (rires) Avancer dans le temps, ça fait évidemment peur à tout le monde mais on s’aperçoit que ça a aussi d’excellents côtés… Avec les années, le public et moi nous connaissons mieux, nous nous sentons en confiance ensemble, nous échangeons pendant le spectacle, je lui raconte des anecdotes un peu comme je pourrais le faire avec une bande d’amis ! C’est certain que le tourbillon des débuts était grisant mais j’aime, comme dans la vie de couple, ce lien solide et sincère qui m’unit à tous ces gens qui me suivent depuis 25 ans. 

Un quart de siècle qui s’achève avec un nouvel album…

Au fil des années et des différents projets, les gens n’ont pas toujours été là de la même manière… Quand je crée un album, c’est que je suis en recherche de réponses à des questions qui parfois m’obsèdent alors évidemment, ça les touche plus ou moins au moment où ça sort. C’est pour ça qu’il ne faut pas, quand on est en création, se focaliser sur le nombre de personnes à atteindre, l’art n’est pas une science exacte ! (rires) L’essentiel est d’être sincère afin de ne jamais regretter nos choix et d’être fier de présenter nos morceaux à ceux qui les écouteront. Car, même s’il ne faut pas se laisser bouffer par les chiffres, je pense qu’on ne pourrait pas travailler si dur en studio si on n’avait pas l’espoir de partager nos morceaux… Concevoir un album est un mélange de plaisir et de « pétages de câble » ! (rires) Il y a des tonnes de détails techniques à gérer, des décisions à prendre et sans l’idée de le faire « pour » quelqu’un, aucun artiste ne finirait un seul projet ! (rires) 

Le 16 mars sortira Exil

Je crois qu’il n’aurait jamais pu exister sans les précédents albums… On y retrouve d’ailleurs le même thème, élargi, que dans Rouge ardent. Une carrière, c’est un parcours, une somme d’expériences, une quête. C’est pour ça que j’ai des chansons romantiques, d’autres plus engagées ou encore d’autres plus mélancoliques et sans tout ce cheminement, je n’aurais peut-être jamais pu écrire les morceaux d’Exil qui s’avère être un album résolument positif. J’ai d’ailleurs choisi de positionner en dernier le titre Le plus beau reste à venir car j’en suis profondément persuadée et j’ai envie de partager cette idée avec un maximum de gens pour tenter de leur offrir un petit peu d’espoir lorsque parfois, ils en manquent. 

L’Exil c’est s’éloigner…

Cet album parle de l’idéalisme que l’on se fait du départ. C’est le besoin de quitter la folie du monde… Dans beaucoup de romans ou dans la mythologie, on retrouve cette idée de départ contraint ou désiré, de quête spirituelle, un besoin de nouveauté, une envie de gloire, de fortune ou de protection… L’Exil, c’est le voyage de la vie… 

La musique n’est pas qu’un divertissement…

Au fil de mes voyages, j’ai vu des choses atrocement tristes et bien que je sois consciente que ce n’est pas en écrivant une chanson que je vais pouvoir changer miraculeusement les choses, je garde l’illusion qu’elle pourra peut-être, alliée à d’autres petits grains de sable comme elle, opérer un travail sur les consciences ou éveiller des curiosités… On le voit en ce moment avec le mouvement féminin qui s’est mis en place, sans un petit témoignage isolé, il n’y en aurait pas eu un second ni un troisième et tous ces abus et ces violences dont sont quotidiennement victimes les femmes demeureraient encore sous silence… C’est comme en écologie ou en humanitaire, je veux croire qu’il n’y a pas de « petits » gestes ou de « petits » dons… C’est important d’être fier de soi et de chercher à donner l’exemple. En 68, on prônait qu’on était « libre » mais je pense que de nos jours, il faut que nous soyons « responsables« . 

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos droits réservés


Interview parue dans les éditions #1 et #2 du mois de mars 2018

 

 

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