INTERVIEW
Arcadian en interview
Un petit peu moins d’un an après la sortie de leur tout premier album éponyme, les trois membres du groupe Arcadian se retrouvent déjà à parcourir les routes de France pour rencontrer un public qui, dès leur participation à The Voice, est tombé sous le charme de la simplicité et de la fraîcheur qu’ils dégagent. Musiciens depuis l’enfance débarqués sur Paris pour tenter, comme beaucoup, de vivre de leur art, Flo, Yoann et Jérôme – qui jouaient encore dans le métro il n’y a pas si longtemps – n’auraient pas pu imaginer un instant que leur Folie Arcadienne contamine si rapidement autant de gens ! Formant un véritable trio qui n’avait pas pour ambition de participer à une émission aussi médiatisée, les trois amis n’ont d’autre hâte que d’être sur scène…
Arcadian en concert à Marseille le 06 avril, au Cannet le 14 avril
« On est différents mais unis et surtout très complémentaires… »
Morgane Las Dit Peisson : Arcadian est encore un jeune groupe, pourtant le public est au rendez-vous…
Yoann : On a fait une première partie de tournée avant les vacances de Noël et on a en effet été très surpris de voir qu’autant de gens étaient présents pour nous voir et nous soutenir… C’est un cadeau magnifique ! Ça fait tout juste quatre ans qu’on fait de la musique ensemble et avoir l’occasion de vivre une aventure pareille après si peu de temps, pouvoir rencontrer le public et s’apercevoir qu’il connaît les paroles de nos chansons, c’est complètement dingue et surtout très fort émotionnellement ! C’est dans ce but qu’on fait ce métier, qu’on entre en studio, qu’on fait de la promo, mais le rêver et le vivre sont deux dimensions complètement différentes…
Les gens se déplacent pour vous voir alors qu’il n’y a pas si longtemps, vous jouiez dans le métro…
Yoann : Ce sont deux enjeux opposés… Sur scène, on n’a plus tellement besoin d’aller chercher les gens mais on a la pression de ne pas les décevoir alors que dans le métro, on devait tout faire pour capter l’attention des parisiens stressés et pressés ! (rires)
Un premier album sorti il y a presque un an…
Flo : Déjà avant de participer à The Voice, on travaillait avec une équipe sur des morceaux et, puisque ces auteurs et compositeurs comprenaient parfaitement notre état d’esprit et nos envies, on a décidé de poursuivre avec eux quand tout s’est accéléré grâce à l’émission et qu’on a pu sortir notre premier album. Parmi ces gens talentueux on retrouve Davide Esposito, Ben Mazue, Jean-Etienne Maillard ou encore Sacha Taillet avec qui on a pu travailler main dans la main pour que ces titres nous ressemblent, qu’on en soit fiers et qu’on ait envie de les défendre sur scène.
« Arcadian » pour l’Arcadie ?
Yoann : Même pas ! (rires) Ça vient du roman de Nicolas d’Estienne d’Orves – Les derniers jours de Paris -, dans lequel un genre de fratrie de libres penseurs réfugiés dans les sous-sols de Paris vont tenter de sauver la Capitale. Ils portaient ce nom là et ça nous a marqués car à cette époque, on jouait dans le métro !
Arcadian est un réel trio, sans leader…
Flo : On est trois potes, trois musiciens et trois chanteurs donc il n’y avait pas de raison que l’un d’entre nous soit mis plus en avant que les autres mais pour être honnête, on n’y a pas vraiment réfléchi non plus, c’est quelque chose qui s’est passé très naturellement… On est différents mais unis et surtout très complémentaires.
Être trois, ça aide à mieux supporter la pression ambiante ?
Yoann : Je pense que oui car on se soutient, on se comprend et on échange mais bizarrement, je n’ai pas la sensation que tout soit si différent et stressant… Certes on a beaucoup plus de travail et l’emploi du temps est plus compliqué à gérer, mais notre comportement à nous n’a pas tellement changé. C’est plus les gens autour de nous qui ont des réactions un peu différentes… Nos familles et nos amis sont heureux pour nous et fiers de nous, du coup ils ont tendance à nous couvrir de plus d’attentions qu’avant mais nous, on rigole toujours des mêmes stupidités et on continue à aller jouer de la musique dans des bars avec nos potes ! C’est d’ailleurs certainement grâce à la bienveillance de notre entourage qu’on n’est pas tentés de changer…
The Voice offre une visibilité incroyable mais comporte son lot de préjugés…
Flo : C’est un peu la raison pour laquelle on n’avait jamais eu spécialement envie d’y participer et pourtant, bien que l’émission attire tous les regards, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg… C’est une aventure qui, pour nous, a duré huit mois pendant lesquels on a énormément travaillé ! Il faut trouver un morceau et le bosser jusqu’à réussir à se l’approprier sans le dénaturer… C’est un numéro d’équilibriste ! (rires) Les téléspectateurs ne le voient pas nécessairement mais c’est une expérience très intense.
© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos droits réservés
Interview parue dans les éditions #1 et #2 du mois de mars 2018
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