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AaRON – Interview
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AaRON
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« Faire ce que l’on a en tête sans contraintes »
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Interview d’AaRON
« Faire ce que l’on a en tête sans contraintes »
Rencontrés à l’occasion de la French Vibes le 23 janvier 2011 au Midem à Cannes, les deux membres du groupe AaRON, Simon Buret et Olivier Coursier, nous ont parlé d’eux, de leurs débuts, de leurs projets, de leur second album… en toute simplicité ! Un joli moment que nous sommes ravis de partager avec vous !
Morgane L. : 1er album vendu à plus de 350 000 exemplaires, est-ce que c’est plus facile de vivre ça à 2 ?
Simon Buret : Voilà c’est ce que j’allais dire.
Tous les deux on a pu désamorcer ce qui aurait pu être un peu flippant parce qu’il faut le dire, même si tout est positif, c’est beaucoup d’énergie d’un coup et c’est vrai que le fait d’être deux on a désamorcé un peu la bombe.
On relativise un peu les choses… et c’est vrai qu’on n’est pas deux seulement, sur la route on est très entouré et le but c’est d’être bien entouré justement et c’est là que l’on se rend compte de la bonne équipe que l’on a.
Après ce succès travailler sur un 2nd album n’a pas été plus angoissant ?
Simon : Non c’est vrai que ça peut être un petit peu flippant mais on n’est pas rentré là-dedans.
Je crois aussi que le fait que l’on ait bossé exactement dans les mêmes conditions que le premier album, à savoir dans un home studio qu’on s’était créé, nous a détendus.
Il n’y avait pas de tierce personne, c’était juste tous les deux et ça faisait du bien de se retrouver devant une page blanche comme ça.
L’inconnu c’est ce qui nous excite pas mal… Donc c’était juste agréable de refaire de la musique sans vraiment penser à un deuxième album.
La pression est venue après ! Une fois que l’album était terminé et qu’on a fait les premières écoutes… et puis on ne pensait pas que ça se passerait aussi bien qu’aujourd’hui. C’est vrai que c’est assez dingue ! (rires)
Les différences entre ces 2 albums ?
Simon : On n’a pas vraiment cherché à faire une différence.
C’est plus une continuité, une évolution dans la musique que l’on fait je crois… non ?
Olivier Coursier : On évolue. (rires) Je pense qu’en tant qu’être humain on a forcément évolué entre les deux albums en trois ans et vu que c’est un peu un polaroïd de ce qu’on vit à certains instants…
On retrouve juste cette évolution là dans notre musique. Et ce qui est super important en tout cas au niveau de la création. C’est cette liberté, on met vraiment un point d’honneur dessus, à essayer des choses, à faire ce que l’on a en tête sans aucune contrainte.
Choix du titre ?
Simon : « Birds in the Storm »…
D’abord le titre en tant que morceau musical c’est un morceau un peu particulier puisqu’il englobe une partie, une couleur, un morceau de chacun des autres titres de l’album. C’est pourquoi il a une construction un peu décousue comme un chemin montagneux, un peu vallonné, qui rebondit pas mal.
Après, en position de titre d’album au sens littéraire, on trouvait ça intéressant parce qu’il englobait tous les autres morceaux de l’album de le mettre en drapeau comme ça. Et la traduction même de « Birds in the Storm » c’est un peu l’idée de ressentir qu’on est tous une extrême fragilité au milieu d’une toute puissance…
Je crois qu’on est pas ni tout l’un ni tout l’autre… il n’y a pas de lumière sans ombre et inversement, tout est question d’équilibre et c’est important de le savoir pour apprécier certaines choses, j’ai l’impression…
Pourquoi le choix de l’anglais ?
Simon : Mon père est américain et ma mère est française.
Je ne me suis jamais vraiment trop posé la question, on a beaucoup chanté en français sur le premier album notamment en tournée et puis là, sur d’autres projets on a bossé aussi en français mais je crois qu’AaRON se dirige naturellement en anglais vers l’anglais.
Moyen de se protéger face au public français ?
Simon : Au début c’est ce qui s’est passé… moi notamment je n’avais jamais rien vécu de musical, je ne connaissais pas du tout ce métier là, donc c’est vrai que naturellement ça m’a un peu protégé de savoir que les gens ne comprenaient pas tout. (rires)
Après c’est vrai qu’à l’étranger c’était un autre domaine… en Allemagne, au Canada où les gens sont beaucoup plus anglophones ça a apporté quelque chose d’autre.
Collaborations avec des artistes français ?
Simon : Oui on a bossé sur le dernier album de Zazie, on a fait un titre avec elle, textes et musiques.
Naissance du duo ?
Olivier : On s’est rencontré il y a à peu près cinq ans.
J’avais un projet, je faisais de la musique avec Vanessa Filho qui a d’ailleurs fait la pochette de notre premier album, qui fait tous nos clips etc.
Et un jour Simon, qui connaissait Vanessa Filho, curieux de savoir comment ça se passait dans une séance de studio, est passé. C’est vraiment la première fois que l’on s’est rencontrés et puis après je ne sais pas…
On a voulu essayer un morceau à trois, essayer des choses et puis je pense aussi que c’était une période où on avait besoin de sortir pas mal de choses…
On avait besoin de s’exprimer en musique et en paroles et donc on s’est revus un mois après pour essayer de faire un premier morceau et ça a continué comme ça !
Simon : On a trouvé une certaine alchimie…
La répartition des tâches ?
Olivier : C’est anarchique en fait ! Simon écrit les paroles car moi, je ne touche pas du tout aux paroles et pour le reste ça peut être Simon qui va venir avec un refrain moi je vais trouver un couplet… ça se construit comme ça au fur et à mesure.
Simon : Il n’y a pas de règles, on se laisse vraiment porter par les morceaux, on ne veut pas avoir de dictat.
On aime beaucoup travailler à l’instinct pour saisir, comme le disait tout à l’heure Olivier, un état d’esprit… Comme une photo pourrait le faire… saisir une émotion et c’est vrai que le home studio permet ça.
Cette liberté absolue de ne pas être esclaves d’horaires ou de devoir attendre lundi pour faire ça, de pouvoir le faire à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
La 1ère expérience de la scène ?
Simon : Magnifique ! Je n’avais jamais connu ça !
Oui grosse angoisse, je suis quelqu’un de très angoissé mais je crois que c’est un moteur aussi. La peur ça peut être un vrai moteur…
Il y a un truc comme ça en moi. C’est peut-être sado-maso mais voilà on l’est tous un peu je crois… (rires)
C’est passé en un claquement de doigt. Tout s’est enchaîné assez vite et j’ai vraiment eu beaucoup de plaisir.
Je pense qu’en artiste solo ça aurait été atroce et le fait d’avoir quelqu’un qui a été là depuis le début et de voir naître la notion de groupe et d’être accepté en tant que groupe aussi par les gens, ça m’a aidé.
Je ne pensais pas avant de monter sur scène que le public donnait autant en tant que public.
Je pensais que c’était vraiment juste les artistes sur scène qui donnaient et que le public recevait.
Mais en fait il y a un réel échange, c’est autant important, s’il devait y avoir un pourcentage, ce serait vraiment 50/50… Il y a autant de donné par les gens qui reçoivent la musique que par nous qui la créons.
Acteur à l’origine, comment as-tu eu ce déclic ?
Simon : Musical ? J’y suis d’abord allé par engagement… Sans le travailler, sans prendre de cours de chant. Je n’y crois pas trop, je crois que ça ne sert à rien. Tout le monde sait chanter, si tu sais chanter juste. (rires) Eh, mais c’est vrai ! Je pense que tout le monde sait chanter. Je pense que tout le monde a une voix particulière.
Après il y a une technique que tu peux apprendre pour respirer quand notamment tu fais plein de concerts pour ne pas t’épuiser, là c’est autre chose.
Mais le fait d’apprendre à chanter, je trouve ça un peu vulgaire et ça ne me parle pas.
Sur le 2ème album, la voix est plus affirmée
Simon : J’ai appris à faire quelque chose avec aussi…
Je crois que le fait de faire de la scène, de commencer à me dire qu’éventuellement j’étais chanteur… j’ai pris un peu plus confiance grâce à Olivier aussi qui me pousse dans cette direction là !
Et voilà j’adore chanter mais je n’aime pas avoir la notion que c’est professionnel.
Je ne sais comment dire… J’ai besoin que ça reste un kif.
Collaboration avec Vanessa Filho ?
Simon : Oui tous les clips. Elle a travaillé avec beaucoup d’artistes. Notre première pochette d’album c’est elle.
La deuxième non, le clip c’est elle, mais la deuxième pochette d’album c’est un reportage.
On cherchait une réalité, une espèce de poésie, une réalité onirique, quelque chose que l’on ne voit pas forcément au premier angle de vue et on a trouvé cette photo qui est tirée d’un reportage sur un petit village où c’est quelque chose de réel et c’est juste l’angle de vue du mec qui fait qu’on croirait à un tableau, elle est dingue !
Ça nous a saisi, c’est ça qu’on voulait… quelque chose de réel qui semble complètement irréel.
Après la BO de « Je vais bien ne t’en fais pas », une envie de retenter l’expérience ?
Simon : C’est un peu particulier car c’est Philippe Lioret qui est venu nous chercher pour mettre notre musique dans son film.
Mais nous, on n’a jamais composé pour le cinéma et c’est un métier à part entière d’être compositeur de musique.
La tournée ?
Simon : Oui on est en tournée, on a plein, plein de dates.
Les dates plus proches sont au mois de mars, on va aller en Angleterre, en Allemagne.
En France on va jouer au Zénith à Paris et au Trianon.
On va jouer aussi en province, on a 3, 4 dates je crois en mars, plein de festivals cet été… ça va être un vrai kif !
En plus les festivals c’est quelque chose qu’on apprécie vraiment !
Album « Birds in the Storm »
Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
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