INTERVIEW
Interview de Florent Peyre pour Le Mensuel en 2013
FLORENT PEYRE
De nombreux acteurs affirment qu’il faut être un peu névrosé pour faire ce métier… Il semblerait, à voir Florent Peyre dans son dernier one-man-show « Tout public ou pas » que les humoristes, eux, doivent développer une légère schizophrénie pour réussir à ce point à nous faire passer d’un univers à un autre en quelques secondes ! Pensionnaire de « On n’demande qu’à en rire », ce raphaëlois a su conquérir le
public grâce à un comique très visuel et à une singulière capacité à enchaîner des sketchs qui n’ont parfois rien en commun. À découvrir sur scène évidemment et aux côtés d’Arthur sur TF1, qui, lui non plus, n’a pas su lui résister…
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Florent Peyre : Je pense finalement que je devais quand même avoir un peu ça en moi dès le départ mais mes parents ne l’ont pas « exploité » ou mis en avant. Pourtant je suis d’une famille d’artistes ! Je suis assez vite arrivé au bout de mes prétentions sportives à vingt ans… J’étais un peu blessé de partout et je voyais bien que je n’atteindrais pas le niveau que je voulais donc je me suis tourné vers une autre aventure et ça été le théâtre. Là j’ai eu un vrai coup de foudre, une révélation, sans exagérer ! La première fois que j’ai pu jouer une pièce, ça a été radical, je suis resté comme drogué. Deux heures après le spectacle je me sentais encore voler, flotter et ça ne m’a plus jamais lâché. C’est vraiment un sentiment magique.
Aucun regret alors ?
Non, car moi qui n’avais jamais géré la pression dans le sport, je me suis rendu compte que sur scène, le trac me transcendait. Ça ne m’a jamais fait ça dans le sport alors que chez les plus grands sportifs, c’est la pression qui les rend encore meilleurs. Moi, à la moindre pression je craquais ! (rires) Là, au théâtre, plus j’ai de pression et plus je suis heureux, c’est ce qui me prouve que je suis beaucoup plus à ma place ici au théâtre que dans le sport.
Tu as finalement trouvé ta place naturellement ?
Oui mais je crois que c’était ma nature, j’ai toujours été déconneur, en sport-études, j’étais la starlette ! Alors sur scène, je me suis senti tout de suite à ma place. J’ai eu un petit moment de doute à cause de la vie qui allait avec ça… Ça m’a un peu impressionné. J’avais peur de la vie de bohème, de ne pas savoir ce qui allait se passer le mois d’après. Ça m’a fait reculer pendant six mois mais la passion a été plus forte, j’ai vite vu que ça ne me quitterait pas.
Comment as-tu pris la décision de tenter le seul en scène ?
Ça s’est quasiment décidément tout de suite. J’ai d’abord fait le cours Florent puis le Conservatoire de Marseille mais en en sortant, je me suis demandé si je devais attendre qu’on me propose des castings, une pièce, ou s’il fallait essayer de faire tout seul. Je me suis écrit deux sketchs et j’ai fait une mini audition dans un théâtre à Marseille et le soir même, j’étais en première partie !
Le one-man c’était surtout pour ne pas attendre ?
J’avais surtout envie de jouer. Je n’avais pas eu la chance de faire le Conservatoire de Paris dont j’ai rêvé et je savais que pour progresser, ce qui importait c’était l’expérience, le volume. Il fait jouer, jouer et encore jouer, surtout en one-man. Il faut se prendre des fours, venir dix minutes en première partie et repartir avec zéro rire, repartir chez soi en pleurant en se disant qu’il faut recommencer, y retourner le lendemain la boule au ventre. Mais il n’y a que ça qui marche, travailler, retravailler, réécrire et revenir sans arrêt dessus.
Comment se déroule ce spectacle ?
Il n’y a pas de vrai fil conducteur. Il y a surtout une ambiance commune entre tous les sketchs. L’image que l’on a de moi dans On ne demande qu’à en rireest exactement celle que l’on retrouve sur scène. Beaucoup de personnages hauts en couleurs, avec une belle énergie très positive. Le point commun de tous ces personnages est qu’ils sont tous très allumés. Il y a ma folie à moi et mon énergie qui transpirent dans tous ces personnages.
On découvre beaucoup de personnages ?
Oui et ils sont très variés ! On passe d’une poule à un parrain mafieux, d’un psychopathe adolescent à un sommelier. Il y a une quinzaine de personnages tous très différents les uns des autres. Ce spectacle est un peu ma vitrine, mon nuancier. J’y propose un peu tous les registres que j’espère maîtriser ! (rires)
Tu as un nouveau spectacle en prévision ?
Tout à fait ! Et j’ai l’impression que je peux le faire, celui-là est bien rodé, il m’a donné confiance. On le réinvente tous le soirs mais il est bien en moi. Maintenant, je vais voir ce que ça fait d’en écrire un autre…
Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson
Interview parue dans l’édition n°338 de Juin 2013
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