INTERVIEW
Jim Spiegel en interview
Si, depuis quelques années, les émissions de télé-réalité et de télé-crochet nous ont habitués à assister à l’éclosion d’albums répondant à des critères bien précis, il est rassurant d’observer que de jeunes artistes ont su ne pas rentrer dans le moule… À l’heure donc du formatage artistique, certains ont fait le choix de résister pour livrer, purement et simplement, leurs visions de la musique. Parmi ceux-là, Jim Spiegel qui a opté pour un nom de projet – OK Coral – uniquement parce qu’il lui plaisait – sans chercher à broder une idée de concept autour de celui-ci – qui n’a pas hésité à partager humblement son 1er single avec une autre artiste bien que se faire sa propre place ne soit déjà pas chose facile et qui, dès la sortie de son second titre – Back in time – a dévoilé une facette plus funk et electro que le « soul » Deeper than love…
OK Coral
Nouvel EP CLAP ON 2 AND 4 disponible le 29 octobre
« Quand je travaille sur un morceau, j’ai du mal à faire des concessions sur la direction artistique… »
Tu es un alsacien qui a migré vers Paris…
Jim Spiegel : On a beau tenter de faire les choses différemment, Paris reste une ville inévitable, presque obligatoire si l’on veut essayer d’avancer dans la musique ou le spectacle. Tout y est centralisé des maisons de disques aux chaînes de télé en passant par les attachés de presse… J’y suis allé à l’orgine pour intégrer une école de musique mais je me suis vite rendu compte que c’était si riche culturellement que j’avais intérêt à y rester un petit peu…
OK Coral c’est à la fois le nom de ton projet musical et du groupe que tu as formé…
Exactement, j’ai monté ce groupe avec deux autres musiciens pour le live mais j’ai une tendance à être un peu plus solitaire en ce qui concerne la phase de composition et d’écriture… Par contre, pour le nom du projet OK Coral, j’avoue ne pas avoir de réelles explications à fournir… (rires) Je crois que j’aimais bien, tout simplement, la sonorité… Par contre, je me suis aperçu après coup qu’au delà du film Règlements de comptes à O.K. Corral, il existait un parc d’attractions du même nom près de Marseille… Autant dire que pour le référencement sur Google, je peux encore m’accrocher ! (rires)
Le choix des musiciens s’est fait naturellement ?
Oui, j’ai la chance d’avoir Mathieu à mes côtés que je connais depuis une quinzaine d’années. On habitait tous les deux à Mulhouse où l’on jouait dans un petit groupe avant de débarquer en même temps sur Paris et étant amis, l’intégrer dans le projet OK Coral a été naturel. Julien, le batteur, était quant à lui un ami de Mathieu donc je me suis fié à son bon goût ! (rires)
Tu composes, écris et interprètes…
Je crois que si je touche à tous ces postes là, c’est que je ne sais pas vraiment faire autrement et pourtant, honnêtement, parfois ce serait un peu plus reposant ! (rires) Quand je travaille sur un morceau, j’en ai assez rapidement une vision globale et j’ai du mal à faire des concessions sur la direction artistique… Par contre, à l’inverse, quand je passe à la phase des arrangements avec Mathieu, ça devient essentiel pour moi de travailler en équipe.
Le style musical d’OK Coral est très pop, c’est ce qui a favorisé l’utilisation de l’anglais ?
Complètement, je n’ai pas réellement choisi d’écrire en anglais, je crois que ça s’est imposé tout naturellement à force, très certainement, d’avoir toujours écouté des groupes anglosaxons. Si j’ai choisi un peu sur un coup de tête le nom du projet pour sa musicalité, je pense en avoir fait autant avec le choix de la langue. Dans mon esprit, le français sonne plus variété ou chanson à texte et je ne suis pas certain d’avoir, pour le moment, toutes les qualités requises pour m’y aventurer ! (rires) Lorsqu’on s’attaque au français, on sait que les gens vont s’attendre à y trouver du sens, des sous-entendus, des jeux de mot alors que je ressens plus le besoin de faire sonner les mots au même titre que les instruments.
C’est un choix qui se retrouve dans ta façon de chanter… Tu ne cherches pas à prédominer et prendre le pas sur les instruments…
Tout à fait, je crois que c’est un tout et que ça découle, inconsciemment, de cette culture de la chan- son française que je n’ai pas nécessairement… Pour moi, les cordes vocales sont avant tout des instruments et j’ai la sensation que ce n’est pas désagréable dans une dynamique de groupe. Quand on est sur scène, on est sur un pied d’égalité.
L’EP Clap on 2 and 4 est une version « figée » de tes créations mais elles vont avoir une vie sur scène…
En général, n’importe quel morceau se transforme un peu avant son passage sur scène mais c’est vrai que les miens, du fait de passer d’un travail solitaire à un exercice scénique en trio, sont forcément modifiés voire même réinterprétés. Le studio et la scène sont deux énergies littéralement différentes alors même si ça exige un travail conséquent, c’est essentiel et surtout, c’est vivifiant ! Mon premier single par exemple – Deeper than love – a été enregistré en duo avec la chanteuse Lisa Spada qui, malheureusement, ne pourra pas être présente sur toutes nos dates de concert alors il a fallu le remanier pour que je puisse l’interpréter seul…
Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photo droits réservés
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