COUPS DE COEUR

Samuel Le Bihan en interview pour sa série « Carpe Diem » à voir sur TF1

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« Je voulais faire un avocat décalé et extrêmement libre… » Samuel Le Bihan

 


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C’est sur Nice que Samuel Le Bihan a jeté son dévolu, tant pour y vivre que pour y donner naissance à son dernier projet. Intégralement tournée dans la superbe ville méditerranéenne, la série Carpe Diem – qu’il a imaginée et dans laquelle il campe Tom Villeneuve – sera diffusée dès le 10 mars prochain sur TF1. Dans une esthétique léchée et solaire, l’interprète (d’entre autres Alex Hugo) s’est amusé à se dessiner un personnage qui n’est pas sans rappeler les grandes heures d’un certain Belmondo… Fraîchement sorti de prison (la 1ère scène donne tout à fait le ton de ce qu’on espère n’être qu’une 1ère saison), il est un avocat un peu canaille, électron libre et sans le sou qui, après avoir été privé de sa vie pendant 17 ans, n’a soif que de vérité…

 

 


 

 

Samuel Le Bihan en interview pour la série Carpe Diem sur TF1

interview / télé / série policière / comédie

  • série réalisée par Pierre Isoard
  • saison 01 / 06 épisodes / durée 0h52
  • à partir du lundi 10 mars 2025 sur TF1 à 21:10 / à voir ici !

 

 


 

 

Originaire de Bretagne mais passionné par le Sud…

Samuel Le Bihan : Je suis un Breton qui s’est retrouvé à vivre en région parisienne. On est ensuite allés en Bretagne, puisque mon père voulait retourner sur ses terres d’origine, et ç’a été une période où j’ai été extrêmement heureux ! Mais c’était compliqué pour lui de trouver du travail car c’était une époque où il y avait beaucoup de chômage… On a pas mal galéré et on est revenus en banlieue. Après l’adolescence, j’ai vraiment eu à cœur d’habiter dans Paris pour prendre des cours de comédie et pouvoir passer des castings…

Mais je m’occupe de ma fille dont j’ai la garde et il s’avère que Paris n’était pas l’environnement idéal pour elle… Comme elle me suivait sur les tournages et que j’observais qu’on était plutôt heureux en province ou à l’étranger, au contact de gens qui aimaient exercer leurs métiers, qui étaient plus ouverts et surtout passionnés, ça m’a donné le déclic

Je trouve qu’à Paris, les gens sont un peu écrasés par leurs obligations, les transports, la pression de la ville et j’ai l’impression qu’il y a moins de bonheur à faire les choses… Il a ensuite fallu décider où partir et l’élément de ma fille étant l’eau, j’ai voulu une ville au bord de la mer. Je ne connaissais personne à Nice, hormis un ami, mais j’ai rapidement été séduit. Ça reste une grande ville au bord de la mer, pratique d’accès et puis, il y fait beau…

J’ai tenté et je ne regrette pas car contrairement aux idées reçues, Nice n’est ni une ville de vieux, ni de gens superficiels ! (rires) C’est une ville étudiante, avec des jeunes qui viennent du monde entier, des habitants sympas, accueillants, amicaux, simples et c’est quasiment ensoleillé tout le temps… Ma fille y est heureuse, alors moi aussi.

 

 

La mer est si essentielle ?

C’est un cadeau chaque matin, quand j’ouvre les volets ! Je vois ce bleu et c’est fou le bien que ça fait ! Il y a une douceur de vivre à Nice… Il n’y a qu’une chose qui me manque finalement aujourd’hui, c’est un petit bateau ! (rires) Pas un truc prétentieux, un petit bateau de pêche, j’adorerais ! Je m’embourgeoise mais en même temps, je travaille donc si je peux me faire ce cadeau un jour, je n’hésiterai pas… Avant tout, l’essentiel est d’élever ses enfants convenablement et de construire un environnement sécurisé pour eux. En revanche, dans la vie, il faut aussi savoir profiter, chacun à notre mesure, de quelques douceurs…

Et puis, si le Covid a évidemment été une période difficile, il a aussi permis de prouver qu’on pouvait réellement travailler à distance. On ne peut bien sûr pas tourner un film en visio, mais on peut faire beaucoup de réunions préparatoires… C’est toujours mieux de se voir en vrai mais ça permet de dégrossir pas mal de points.

 

 

Carpe Diem, une nouvelle série policière qui, comme les chansons d’amour, est différente de ses consœurs…

On est d’accord, c’est le même principe. On pense souvent avoir tout vu et on se surprend à réaliser que chaque série, comme chaque chanson, a sa propre identité, sa propre patte. Ce n’est pas tant le meurtre en soi qui diffère, c’est la façon de mener l’enquête autour. On a, dans chaque projet, des personnages qui ont un passé, une famille, un caractère bien prononcé mais ça, c’est principalement dû au talent des auteurs.

 

Les univers sont de plus en plus variés…

Je pense que c’est dû au fait qu’il y ait plus de chaînes, de plateformes et donc plus de choix, de styles et de formats. La multiplication des supports a obligé les créateurs à se diversifier pour se démarquer de la concurrence.

 

 

Le tournage de Carpe Diem a eu lieu à Nice…

Nice a réellement été un choix évident car l’atmosphère de la ville correspondait en tout point à ce que je souhaitais raconter. Je voulais ce décor qui est, à mes yeux, trop peu utilisé alors qu’il a une vraie diversité. Et encore, on n’a pas utilisé l’arrière-pays ! C’est très italien, ça a un charme fou entre la vieille ville, la Riviera ou le côté villégiature anglaise et son architecture très spécifique… Ça a engendré un style qui n’est propre qu’à Nice. Il y a des villas qui n’existent nulle part ailleurs, des lieux extrêmement charismatiques…

 

Vous jouez dans la série, vous la coproduisez mais surtout, c’est vous qui en avez eu l’idée… Vous vous êtes entouré de Pierre Isoard (avec qui vous avez déjà travaillé pour le téléfilm Seul), de Julien Guérif au scénario (Tu ne tueras point et Seul)…

C’est une histoire que j’ai présentée à TF1 et qu’ils ont adorée. Dans la foulée, j’ai appelé mes comparses. On est très complices donc je leur ai instinctivement proposé ce projet. Ça les a intéressés et ils ont directement rebondi en me soumettant plein d’idées vraiment super ! On avait envie de bosser ensemble, envie d’une comédie, d’un ton plus léger, plus heureux, plus solaire, un peu déconnant et très stylisé. Je voulais que ça ait du style comme Ocean’s Eleven et qu’il y ait un côté comédie à l’italienne, qu’il y ait du verbe, du jeu. Avec Pierre et Julien, on a pu construire ça grâce à nos affinités.

 

 

Comment ce personnage de Tom Villeneuve vous est-il apparu ?

Je voulais faire un avocat décalé et extrêmement libre, qui n’ait aucune attache, aucune responsabilité mais uniquement le plaisir de défendre ses clients. Et j’aimais bien la dichotomie entre une allure cool et un cerveau nécessairement bien fait.

On prête instinctivement des qualités tant intellectuelles qu’humaines à un avocat, un policier ou un médecin, car ce sont des métiers aussi techniques que tournés vers les autres puisqu’ils les soignent, les protègent ou les défendent… Je trouve ce genre de personnage très intéressant ! Et puis, il a fallu lui créer un passé pour expliquer son état d’esprit. Julien a eu cette idée géniale de le faire sortir de prison et ensuite, tout s’est construit : il a été accusé du meurtre de sa femme, emprisonné et ainsi de suite… On lui a fabriqué sa légende et on lui a confié un enjeu personnel extrêmement fort qui se développe tout au long de la série. Malgré tout, chaque épisode est bouclé, avec une enquête et une affaire à défendre.

On a par conséquent un avocat complètement atypique qui sort de tôle, qui ne possède plus rien à part une vieille voiture (dont on ne connaît pas l’histoire). Il a passé son barreau derrière les barreaux, n’a ni argent, ni réseau donc on ne peut pas dire qu’il parte gagnant ! (rires) Tout est contre lui alors il va devoir se constituer sa propre équipe de choc qui sera forcément composée de ceux qu’on laisse sur le bord du chemin et qui sont, comme lui, des laissés-pour-compte. Sans fonds, ils vont être contraints de monter leur cabinet dans un conteneur, sur le port. Ce qui est drôle, c’est qu’il a du bagout, il est malin, il est filou. Il trouve toujours des astuces, il est un peu escroc… (rires) Enfin, uniquement envers les gens malveillants… Il escroque les escrocs et ça, c’est ce qui l’amuse le plus !

 

 

Il est rigolo, énergique, il a un petit côté Belmondo – surtout quand il est sur la façade du Negresco – et il a du panache…

C’est vrai, il a ce côté fanfaron mais terriblement attachant car, contrairement à d’autres avocats dont le but est de faire acquitter leurs clients, lui ne recherche que la vérité. Gagner ne l’intéresse pas donc quand il accepte de défendre un client, c’est qu’il est persuadé de son innocence. C’est ce qui fait qu’il ne gagne jamais d’argent ! (rires) Mais il est brillant et c’est pour ça qu’on l’aime… Ses valeurs sont : la liberté, retrouver l’amour de sa fille et s’amuser, d’où Carpe Diem Ce qui compte c’est vivre l’instant présent, le plus fort et le plus heureux possible, sans plan de carrière, ni biens à accumuler.

 

Ce qui est beau dans ce personnage, c’est qu’après 17 ans de prison, il aurait pu être revanchard…

C’est vrai qu’il est blessé mais pas abîmé. Il est resté pur bien qu’il ait appris quelques trucs en prison ! (rires) Il est un peu pickpocket et a pris quelques réflexes de voyou, mais il se sert de tout ça à bon escient.

 

 

On imagine bien ce personnage vivre sur plusieurs saisons…

J’espère évidemment parce qu’il me plaît, mais on ne contrôle pas tout. D’abord, c’est le public qui décide donc si ça marche, on continuera et si ce n’est pas le cas, ça s’arrêtera là…

La seule chose qu’on maîtrise, c’est de tout faire pour obtenir la meilleure qualité possible. Sur une série au long cours, ça impose de garder la même exigence artistique et ça, ce n’est pas simple car ça requiert énormément d’inspiration et de coordination. Il faut que beaucoup de gens aient envie de raconter la même histoire en même temps pour que ça fonctionne.

Mais je rêve de continuer parce qu’entre la richesse de ce rôle et le fait de tourner à Nice, Carpe Diem est, à mes yeux, un vrai cadeau ! Je crevais d’envie de faire une série ici car je voulais partager ma vision et mon ressenti sur cet endroit qui est très contrasté. Grâce à ce personnage plutôt ludique et assez transversal, j’ai pu représenter la ville dans son ensemble ; de ses milieux extrêmement riches à ses classes les plus populaires. Cet avocat navigue là-dedans avec l’aisance de quelqu’un qui n’a rien. Il peut aussi bien dormir dans une suite de palace que dans sa voiture, ce n’est pas grave pour lui… C’est marrant parce qu’il se balade dans ces différents univers tout en étant conscient que la Côte d’Azur est l’endroit le plus contrasté de France. D’immenses fortunes côtoient la précarité dans une espèce de décor de théâtre… Ça donne envie de raconter des choses, c’est très intéressant.

 

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photos François Lefebvre & Frédéric Pasquini

 

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