CINÉMA
« Le dernier souffle » : réfléchir à la mort pour repenser la vie avec Kad Merad
Le dernier souffle de Costa-Gavras
cinéma / drame
- sortie nationale le 12 février 2025 / 1h39
- de Costa-Gavras
Le dernier souffle : Et si nous pouvions avoir le choix ?
À 91 ans, le célèbre réalisateur de films aux intentions politiques et sociétales fortes – Costa-Gavras – revient avec Le dernier souffle, magnifique plaidoyer contradictoire sur l’épineux sujet de la fin de vie, dans un service de soins palliatifs. Kad Merad et Denis Podalydès s’y questionnent mutuellement, le premier en tant que médecin, et le second, en tant que philosophe-observateur. Les patients qui s’apprêtent, eux, à entamer leur ultime voyage, ponctuent le débat de leur sensibilité exacerbée, tout en assenant la vérité de ceux qui n’ont plus rien à perdre, ne cherchant ni à convaincre ni à rendre leurs avis politiquement corrects. Se libèrent ainsi la parole et les idées sur ce douloureux – mais nécessaire – débat : la liberté de choisir les conditions de son propre départ. Inspiré du livre de Claude Grange et Régis Debray (2023), Le dernier souffle est à découvrir au cinéma à partir du 12 février 2025.
Augustin Masset (Kad Merad), médecin en soins palliatifs, accueille dans son service le philosophe Fabrice Toussaint – Denis Podalydès – venu observer le rapport à la mort des patients et du staff médical. Ses réflexions s’articulent autour d’une question centrale : faut-il dire la vérité à un malade qui n’a nulle autre issue que la mort ? S’en suit un long débat où infusent les idées et les idéologies de chacun.
Le réalisateur franco-grec a toujours utilisé son cinéma pour promouvoir la liberté et dénoncer l’oppresseur dans des films dont il dit qu’ils sont tous « politiques » au sens étymologique du terme, c’est-à-dire en lien avec la société dans laquelle des citoyens sont connectés les uns aux autres.
Avec Le dernier souffle, il distille également une petite part autobiographique car le nonagénaire confie s’interroger beaucoup sur la mort en général et la sienne en particulier… Le penseur devient alors son porte-voix pour explorer ce concept évanescent, philosophique, moral, intellectuel qui se fait tangible lorsque le corps est voué à disparaître.
La distribution des rôles allège le lourd sujet abordé, avec un Kad Merad jovial et idéaliste dans sa posture de soignant, tandis que Podalydès apporte son habituelle forme de profonde candeur. Plusieurs consultants médicaux ont participé à la réalisation du film pour assurer la fidélité des nombreuses prises de vues en milieu hospitalier, ce qui accroit le réalisme de cette œuvre qui ouvrira, à coup sûr, des échanges passionnants entre les spectateurs. Le film a d’ailleurs été projeté en janvier dernier lors des Rencontres cinéma et santé en Mayenne pour alimenter sereinement le débat sur le droit de choisir la façon dont on souhaite tirer son ultime révérence.
© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / photo Bac Films
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