INTERVIEW
Arnaud Ducret en interview
ARNAUD DUCRET VOUS FAIT PLAISIR
À Toulon le 16 décembre 2016
« C »est important de se mettre au service de son jeu en s’oubliant soi-même »
Tu es déjà venu plusieurs fois nous voir avec ce spectacle Arnaud Ducret vous fait plaisir…
Arnaud Ducret : C’est dingue car je ne pensais vraiment pas au début que ce spectacle pourrait connaître ce destin là ! Il se porte bien et même de mieux en mieux puisque je l’ai de plus en plus en main au fil des représentations mais comme toute bonne chose a toujours une fin, ça sent le sapin pour lui ! (rires) Cette fois-ci, c’est ma dernière tournée en sa compagnie, je pense que deux ans et demi, c’est suffisant.
Les dernières irrévocables sont prévues au Grand Rex ?
Oui et on va même s’offrir le luxe d’une soirée en direct à la télé ! (rires) Je suis très heureux de finir ce spectacle comme ça avec des « guests » et des amis mais surtout de pouvoir partager ce moment qui sera sûrement, pour moi, très émouvant avec autant de spectacteurs et de téléspectateurs sans qui je n’en serais pas arrivé là aujourd’hui…
Ça fait mal au coeur de fermer ce chapitre ?
Prendre la décision de stopper tout ça alors que ça fonctionne si bien a été évidemment difficile mais je sais que ça va me permettre d’essayer de nouvelles choses et de revenir encore plus inspiré et plus motivé que jamais !
On réalise que les gens viennent pour nous ?
Déjà au tout début, quand j’avais 40 personnes qui venaient me voir, j’étais ravi alors maintenant que les salles sont pleines grâce à ce spectacle, je suis extrêmement touché et reconnaissant… Quand j’arrive au théâtre et que je vois les gens faire la queue pour me voir moi, j’ai toujours un pincement dans le ventre et je crois que je n’arriverai jamais vraiment à réaliser que c’est moi qu’ils attendent ! (rires) Parfois, certains me disent que je suis leur cadeau de Noël ou d’anniversaire et c’est à peine croyable… Par contre, il faut toujours resté conscient que rien n’est gagné, quand les gens se déplacent pour nous voir, il faut être très vigilant, les respecter et veiller à ne jamais les décevoir.
Maître Li va se retrouver au placard ?
Le pauvre… (rires) Je pense que quand je vais quitter mes personnages j’aurai la larme à l’œil car certains, comme Maître Li, m’accompagnent depuis que je suis tout jeune, Je pense d’ailleurs qu’il risque de se faire décliner en film celui-là… (rires)
Et comme les enfants, tu es sans limite sur scène, tu t’abandonnes sans crainte…
C’est vrai, j’ai toujours été habitué à jouer avec mon corps, je n’ai jamais vraiment séparé le corps de l’esprit. Pour moi, les deux sont vraiment liés et se complètent. C’est important de se mettre au service de son jeu en s’oubliant soi-même, en mettant de côté son égo ou ses complexes. Quand on devient un personnage, on n’est plus nous-mêmes, on doit devenir cet autre coûte que coûte et tant que les gens rient et se projettent dans l’histoire, je me fous qu’ils me trouvent moche ou ridicule…
D’où vient ce besoin viscéral de changer de peau ?
En ce qui me concerne, ce qui m’a toujours motivé, c’est vraiment le plaisir du jeu mais aussi d’avoir le « pouvoir », presque comme un super-héros, de faire rire les autres. C’est tellement jouissif de pouvoir emmener des gens dans tes histoires que ça vaut tout l’or du monde ! Et puis, bien sûr, il y a aussi le côté très enfant que tous les acteurs conservent précieusement… On a le privilège de jouer en travaillant, de se déguiser, se transformer, par exemple, en prince charmant moyenâgeux pour le tournage des Nouvelles Aventures de Cendrillon… C’est un métier réellement incroyable !
L’alternance a du bon ?
Oui c’est génial de passer de la scène au cinéma et vice versa car ça permet de ne jamais se lasser et surtout d’enrichir ses gammes… Et puis, le cinéma est un peu une détente pour moi, j’ai juste à me laisser aller, à me laisser diriger, c’est presque des vacances par rapport à la scène ! (rires)
© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photo droits réservés
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