CINÉMA
« Roqya » : Un thriller palpitant avec Golshifteh Farahani, Amine Zariouhi et Jérémy Ferrari
Roqya de Saïd Belktibia
cinéma / thriller
- sortie nationale le 15 mai 2024
Roqya : Une chasse aux sorcières en pleine banlieue
Pour son premier long-métrage, le réalisateur Saïd Belktibia s’est emparé du thème multi-séculaire de la chasse aux sorcières, adapté dans le contexte ultracontemporain de la banlieue et lié à l’émotion universelle d’une mère qui se bat pour la garde de son fils. Un melting-pot d’influences et de temporalités avec lequel le cinéaste jongle habilement afin de créer un film haletant et dense, sans aucun temps mort. À découvrir au cinéma le 15 mai prochain.
Nour – incarnée par Golshifteh Farahani – vit en banlieue et gagne sa maigre vie en fournissant des animaux exotiques de contrebande à des guérisseurs. Séparée de Dylan, le père de son fils, elle a la garde de l’ado. Mais lorsqu’elle tente de récupérer la pension, Dylan la fait chanter, menaçant de lui créer une réputation de sorcière. Nour n’aura pas besoin de lui pour que le mal se répande. Alors qu’elle tente d’aider une famille du quartier dont l’adolescent présente tous les signes de la possession, (« Roqya » signifie exorcisme, méthode pour déposséder du mal), les habitants de la cité entament une véritable chasse aux sorcières afin de la faire fuir. Quand elle est séparée de son enfant qu’on cherche à « désenvoûter », Nour implose…
L’actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani crève littéralement l’écran ! Son intense regard en dit plus que n’importe quel dialogue. Saïd Belktibia a expressément composé le rôle pour elle, connaissant son parcours et les drames qu’elle a traversés, aspergée d’acide par un passant qui l’estimait trop découverte dans les rues d’un Iran ultra-conservateur… Après avoir joué aux côtés de Léonardo DiCaprio dans Mensonges d’État en 2008 et participé à une conférence de presse dévoilée, Golshifteh Farahani ne peut plus sortir d’Iran et son passeport lui est confisqué. À seulement 24 ans, la jeune femme s’échappe et vit en exil en France. Dès lors, affranchie comme elle l’a toujours souhaité, elle s’adonne au cinéma et séduit les plus grands réalisateurs par l’ampleur de son talent. Golshifteh Farahani déroule en effet une carrière internationale impressionnante, entre la France et les États-Unis. Dans Roqya, l’actrice, nourrie de tous ses combats, campe cette mère-courage engagée dans une lutte inégale pour sauver son fils et, surtout, sa liberté.
À ses côtés, on retrouve Jérémy Ferrari. Celui qu’on connaît habituellement pour un humour aussi noir qu’engagé, campe le détestable Dylan et développe un répertoire sombre, parfaitement maîtrisé. Le jeune Amine Zariouhi, soutient avec une émotion sincère le drame familial qui se trame sur fond de violences urbaines.
Pour les amateurs de films à suspense, Roqya est un très bon choix qui remplira aussi la promesse de plaire aux spectateurs de films de genre. À noter qu’il grouille de mygales, serpents et autres lézards qui amplifient l’aspect maléfique du film… Phobiques extrêmes s’abstenir !
© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / photo DR / mai 2024
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