« Une affaire de principe » : le thriller politique haletant inspiré du Dalli Gate

Une affaire de principe d’Antoine Raimbault

cinéma / drame / thriller  

• sortie nationale le 01 mai 2024
• D’Antoine Raimbault
• Avec Bouli Lanners, Thomas VDB, Céleste Brunnquell

Une affaire de principe : José Bové en enquêteur politique au sein du Parlement européen

Après Une intime conviction (2019) avec Olivier Gourmet en Éric Dupont-Moretti à la défense de Jacques Viguier alors accusé du meurtre de sa femme, le réalisateur Antoine Raimbault revient avec un nouveau film inspiré de faits réels, pour faire à nouveau toute la lumière sur une histoire où l’on ne sait pas qui ment… Une affaire de principe nous propulse dans l’enceinte du Parlement européen à Bruxelles et dans les trafics des lobbies lors de l’épisode du Dalli Gate (2012). Alors que le Commissaire à la Santé est limogé sans crier gare, le député européen José Bové et son cabinet enquêtent pour découvrir les raisons du départ précipité de l’homme politique.

Accusé de corruption en lien avec le lobby du tabac, John Dally est remercié sans plus d’explication. Le paysan syndicaliste entame alors une enquête qui révèlera l’ampleur d’un scandale qu’il a raconté dans son livre Hold-up à Bruxelles, Les lobbies au cœur de l’Europe (2015).

Dans ce thriller politique, ce dernier est campé par le charismatique acteur belge Bouli Lanners qui rend au militant toute sa verve et sa ténacité. À ses côtés, dans le rôle des assistants parlementaires tout aussi pugnaces, on découvre Thomas VDB – qu’on connaissait plus volontiers comme humoriste – et la jeune Celeste Brunnquell, dont on ne peut qu’admirer le charisme. Les trois personnages incarnent la lutte contre une sphère politicienne gangrénée par la corruption et le soupçon, et œuvrent dans l’intérêt collectif, sans trop se soucier de leur petite personne et de leur avenir politique.

Une affaire de principe se nourrit donc d’un scandale politique qui fait naître le suspense dans ce thriller bien mené : John Dally s’est-il rendu coupable de corruption ou est-il la victime d’un complot ourdi par l’industrie du tabac et ses puissants lobbies bruxellois ? Le film offre une immersion intéressante dans les couloirs de la mécanique politique européenne en épousant, semble-t-il, un réalisme assez probant. Fidèle à l’ouvrage de José Bové, il se pose ainsi comme une œuvre éclairante sur un scandale à échelle internationale. Le militant écologique, revenu quelque peu sur le devant de la scène lors des récentes manifestations des agriculteurs, assure également la promotion du film d’Antoine Raimbault à travers l’Hexagone, comme un garant de la véracité du traitement de l’affaire par le réalisateur.

© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / photo DR / avril 2024

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