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Interview de Cauet à Saint Raphael pour Le Mensuel 2012
CAUET Festival du Rire 2012 de Saint-Raphaël
« Ce spectacle, il faut le voir sur scène, dans sa globalité parce qu’il y a une histoire »
Pour avoir eu l’occasion de voir à la fois les répétitions et le spectacle, nous pouvons confirmer aux plus dubitatifs d’entre vous que le présentateur télé et animateur radio que nous connaissons tous, ne s’est pas retrouvé sur scène par hasard ! Au-delà d’un pouvoir comique que l’on a tous perçu depuis de nombreuses années, Sébastien Cauet est doté de deux autres qualités indispensables au métier d’humoriste : la rigueur dans le travail et un amour sincère pour son public.
Car conscient d’attirer à chaque représentation quelques curieux un peu « méfiants », il n’a pas hésité à mettre les bouchées doubles pour être certains de les séduire ! Et c’est avec un scenario original et une mise en scène rigoureusement soignée, qu’il s’éclate toujours autant depuis un an déjà…
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Sébastien Cauet : Ça va super bien et l’une des premières fois où je l’ai joué, c’était à côté d’ici, à Hyères. J’étais très flippé à l’époque ! J’ai dû le jouer plus de cent fois et maintenant je suis bien plus à l’aise. Il n’y a plus le stress du début quand on se demande si les gens vont rigoler. En théorie, ça a rigolé partout ! (rires)
Toujours aussi passionné ?
Un an après ça me plait toujours autant ! Des fois je suis dans ma loge et je me demande « pourquoi je fais ça ? » parce qu’il faut être un peu fou pour monter sur scène avec plein de gens qui vous regardent, et puis quand j’y suis, au bout de trois secondes, je sais pourquoi je le fais !
Le fil conducteur ?
Ça raconte l’histoire d’un mec qui n’a pas de chance puisqu’il meurt dès son arrivée sur scène. C’est quand même con le jour de son 1er spectacle ! Je pense que je vais aller au Paradis, j’en suis persuadé et plus j’argumente, plus j’ai tendance à aller en Enfer… (rires) Je vais revenir sur toutes les étapes de ma vie, depuis que je suis tout petit jusqu’à maintenant, en passant par les enfants, la famille, l’adolescence, les premiers émois devant les films pornos, tout ce qu’on à tous vécu et je reviens dessus, persuadé qu’à chaque fois je vais raconter une anecdote, ça me fera aller au paradis mais je vais toujours trop loin… Je ne peux pas m’empêcher d’aller trop loin ! (rires) Et pour savoir comment ça se finit… Il faut venir le voir pour le savoir…
La trame de fond, c’est ta vie ?
Je me base sur ma vie à moi mais on se rend vite compte qu’elle ressemble beaucoup à celle de tout ceux qui sont dans la salle. Ce qui est drôle c’est qu’il ya des gens de tous les âges qui viennent voir le spectacle. Il y a les ados qui viennent, des groupes de filles, des couples dont l’un a poussé l’autre à venir… (rires) C’est ça qui est marrant, tout le monde vient voir ce spectacle car il parle en fait à tout le monde !
Se lancer d’un coup sur un tel projet c’est osé, tu aurais pu le faire sans toute ton expérience télé et radio ?
J’avais envie de faire ça depuis longtemps mais je n’avais pas le courage et je n’avais pas l’histoire. Moi, il y a des gens qui me fascinent. Il y a des jeunes talents comme dans ce festival, qui font des bouts de spectacle, des bouts de scène avec seulement dix minutes de sketchs mais ils y vont et parfois, ils prennent des tôles. Moi je leur dit « chapeau », je serais incapable de faire ça ! Je crois que je me suis lancé parce que je me sentais à l’aise avec les gens qui me regardent. Je crois qu’il y a des gens très à l’aise tout de suite qui sont prêts à être sur scène même sans rien avoir à dire, moi non. Je suis plutôt timide. Je ne voulais pas y aller tant que je n’avais pas un truc à dire, un vrai spectacle avec l’artillerie lourde derrière…
Radio, production, télé et scène, quel est ton secret pour tout gérer ?
On coupe les téléphones, on évite les galères… Quand je fais de la télé je ne fais que de la télé, quand je fais de la radio, je ne fais que de la radio, quand je fais la scène je ne fais que ça… J’évite d’appeler le bureau. C’est un peu d’organisation mais c’est très important de bien diviser les choses. Dans tout ce que je fais, j’aime que ce soit différent et que ce soit bien fait. Quand j’arrive sur scène, c’est comme quand j’attaque une émission de radio. J’ai peut-être eu une galère la veille comme tout le monde, mais quand j’attaque l’émission le matin, et que les gens allument la radio, ils veulent se marrer. Ils s’en moquent de savoir que j’ai eu des problèmes. C’est comme ce soir, ceux qui ont payé s’en moque de savoir… Ils ont payé, ils veulent rigoler, c’est tout !
Certains sont peut-être sceptiques à l’idée de te voir sur scène après tant d’années à la radio et à la télé…
Ma plus belle récompense, c’est d’arriver à les surprendre. Un jour, une copine était dans la file d’attente, et un type devant elle dont la femme voulait venir me voir (et visiblement pas lui) dit assez fort « Si un jour on m’avait dit que je viendrais voir ce connard… »… Assise trois rangs derrière lui, elle l’a vu au début du spectacle applaudir par pure politesse et elle m’a raconté qu’après, c’était lui qui non seulement riait le plus fort, mais à la fin qui s’était levé le plus vite pour applaudir ! C’est ça qui est génial. J’ai fait ce spectacle pour ça. Pour étonner les gens, pour qu’ils disent à leurs copains « venez et vous verrez ». Ce n’est pas la radio, ce n’est pas ce que vous avez vu à la télé, c’est encore autre chose. On est proche. Le public voit sur votre tête que vous vous amusez aussi. Dans mon spectacle il n’y a rien de méchant, que de la rigolade. Quand vous dites des choses les gens se marrent. Et ça, à la radio, ça manque, on n’a pas cette même complicité, ce petit sourire.
Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Montage vidéo par Aurélien Didelot
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