CINÉMA
Karin Viard ne peut se séparer d’Ana Girardot dans Madame de Sévigné au cinéma
Madame de Sévigné avec Karin Viard
cinéma / drame / historique
- sortie nationale le 28 février 2024
Madame de Sévigné : Karin Viard en manque affectif maladif
La réalisatrice explore la complexité des relations mère-fille à travers son film Madame de Sévigné. Elle avait déjà été inspirée par ce thème en 2011 pour son premier long-métrage Ma compagne de nuit, porté à l’écran par une Emmanuelle Béart touchante, atteinte d’un cancer en phase terminale et aidée dans son quotidien par une jeune fille. Pour Madame de Sévigné, Isabelle Brocard s’est plongée dans des ouvrages sur le sujet et s’est imprégnée de lettres que l’historique personnage avait écrites entre 1648 et 1696 à sa fille Françoise de Sévigné – alors devenue ensuite Comtesse de Grignan – afin d’offrir une approche personnelle sur le sujet complexe (et limite œdipien) de ses relations avec sa fille protégée et adulée.
Ana Girardot et Karin Viard sont désignées pour interpréter respectivement la fille et la mère, et on ne peut que saluer le choix de ces deux actrices qui endossent leurs rôles à merveille. Ana incarne une Madame de Grignan incroyablement charmante – on disait d’elle à l’époque qu’elle était « la plus jolie fille de France » – qui a su, au fil du film, passer de jeune fille à femme mariée, puis mère. Karin est parfaite en Madame de Sévigné, belle et forte mais qui, au départ de sa fille prête à endosser son rôle de femme mariée, va être dévorée par la tristesse, le manque et l’amour maternel qui lui échappait.
Madame de Sévigné, malheureuse au plus haut point de ne plus être auprès de sa fille bien-aimée, lui écrivit de longues et descriptives missives, dépeignant sa vie, ses anecdotes quotidiennes, les paysages et surtout, lui exprima ce qu’elle ressentait en son absence…
La vie est ainsi faite, les enfants sont voués à quitter le nid, le tout est de les y préparer et de s’y préparer également… Ce que Madame de Sévigné ne semble pas avoir suffisamment bien envisagé…
© Delphine Goby pour Le Mensuel / janvier 2024
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