CINÉMA
« Le Molière Imaginaire » : Ce que l’on sait de la dernière nuit de Jean-Baptiste Poquelin
Le Molière Imaginaire avec Laurent Lafitte
cinéma / comédie dramatique / biopic
- sortie nationale le 14 février 2024
Le Molière Imaginaire : Quand la réalité rencontre le théâtre
Molière est un personnage paradoxal. Il n’existe sur le plus grand dramaturge français que peu de témoignages historiques sur sa vie. Son destin est pourtant incroyable, à commencer par sa mort, sur scène à 51 ans en février 1673 alors qu’il joue Argan, l’hypocondriaque promis au trépas dans l’une de ses plus grandes pièces, Le Malade Imaginaire. Le charismatique Laurent Lafitte incarne l’ardent comédien dans le film Le Molière Imaginaire, premier long-métrage de l’homme de théâtre Olivier Py, en salle à partir du 14 février.
À la tête d’une des plus prolifiques troupes de théâtre du XVIIème, Molière a conquis la Province avant de mettre Paris sous sa coupe. En exploitant tous les ressorts de la farce, de la comédie et révélant son génie de la mise en scène, Jean-Baptiste Poquelin de son nom civil, avait atteint son objectif : être au service du Roi Louis XIV, devenant le Chef de « La Troupe du Roi ».
En filmant les dernières heures de Molière dans le huis clos d’un Palais Royal réinventé, Olivier Py embarque son public dans une course contre la montre dont l’issue tragique est inévitable. Dans ce court laps de temps, se jouent les tractations politiques, le refus de l’Église d’enterrer le comédien selon la tradition chrétienne, le combat d’Armande Béjart – épouse du comédien -, pour lui éviter la fosse commune, et les manigances des membres de la troupe qui préparent « l’après Molière ». Le tout se déroule alors qu’une représentation du Malade Imaginaire a lieu, face au public, hilare. Ainsi se dévoilent les coulisses d’une des nuits les plus légendaires du théâtre français…
Bien que le film recompose une version de cette fameuse nuit, Olivier Py s’est concentré sur une reconstitution historique fidèle des ambiances. À commencer par le Théâtre du Palais Royal dont les décors ont été entièrement reconstruits, pour lui rendre sa forme rectangulaire (et non pas ronde comme elle le deviendra après Molière). Autre prouesse technique : un éclairage à la bougie qui confère aux prises de vue une lumière jaune et vacillante dans laquelle se découpent des visages lourdement fardés.
Porté par des acteurs exceptionnels, à commencer par le remarquable Laurent Lafitte, Le Molière Imaginaire s’impose comme une grande œuvre pseudo-historique tout à fait crédible, qui comble le manque de documents légitimes sur la dernière journée du monstre sacré.
© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / Photo DR / février 2024
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