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Interview de Pascal Obispo, Conférence de Presse Adam et Eve à Paris
Pascal OBISPO
Créateur du spectacle « Adam & Eve, la seconde chance »
C’est à Paris, au Palais des Sports, à l’occasion de la Générale du spectacle musical « Adam & Eve, la seconde chance » en février dernier que nous pu discuter avec Pascal Obispo, Tokyo (chorégraphe) ainsi que tous les membres de la troupe, de ce qui n’était alors qu’une toute jeune comédie musicale qui venait de voir le jour… Depuis, les mois ont passé, les représentations parisiennes se sont terminées avec succès et est arrivé le temps d’une grande tournée. Afin de vous offrir le même spectacle qu’à Paris et de vous faire profiter de toute l’immensité des décors et de la somptuosité de la mise en scène, le spectacle ne passera que dans des grandes salles. C’est donc au Palais Nikaïa de Nice et au Dôme de Marseille que vous pourrez pénétrer dans l’Eden revisité et modernisé de ce couple mythique.?Loin d’aborder des thèmes religieux, « Adam & Eve » est avant tout un hymne à l’amour imaginé, écrit et composé par un Pascal Obispo plus éclectique que jamais qui a donné naissance à une oeuvre qui lui ressemble et qui, soyez-en certains, vous surprendra…
Vidéo en cours de montage
Pascal Obispo : Ma mère vous le dira, je conserve tout ! (rires) Des vieux tickets de spectacles, de vieilles lettres inutiles. Depuis que j’ai commencé à faire ce métier j’ai commencé à accumuler. Des classeurs entiers de choses que je garde, des mots d’auteurs qui ont beaucoup de talent, leurs lettres mais aussi des textes qui n’ont pas forcément été utilisés et qui ont pu être écrits il y a 20 ans. Ils peuvent trouver une résonance aujourd’hui. C’est le cas dans « Adam & Eve » avec peut-être 30% de textes déjà existants qui m’ont servis à créer la trame de cette histoire et de ce spectacle. Une chanson comme « Ma bataille » qui est née ainsi, est importante. C’est une chanson de pacifiste révolté, comme moi, qui correspond bien à l’esprit de la troupe, à ce que croit Adam et peut-être aussi Thierry dans la vie. J’ai donc écrit l’histoire générale et mon ami Jean-Marie Dupré a écrit le livret avec moi.
Cette une comédie extrêmement riche et variée musicalement parlant…
Pascal Obispo : J’ai fait une bande-son comme une bande originale de film en ne pensant qu’à mon histoire. Il y a peu de dialogues parce que toute l’histoire est dans les paroles des chansons, dans les refrains, dans les couplets. Si on écoute qu’une chanson, on ne pourra d’ailleurs pas comprendre l’histoire. C’est vraiment une bande originale de comédie musicale. J’ai proposé pour chaque tableau un univers musical diversifié, des sons différents. Ce qui est important, (c’est mon assistante qui m’a appris ça ! (rires)), c’est la « courbe d’émotion ». J’avais déjà remarqué dans mes spectacles, quand deux chansons qui se ressemblent se suivent, que ça générait une sorte d’ennui chez le spectateur. Il faut que ce soit riche et mutliple, rapide, surprenant tout en suivant, bien sûr, un certain rythme dans le spectacle.
La mise en scène est une évolution logique de votre travail ou un besoin de faire autre chose ?
Pascal Obispo : J’ai toujours aimé le cinéma, j’ai toujours aimé faire des concepts, j’ai rarement fait deux fois la même chose. En chansons aussi j’ai toujours essayé de faire quelque chose de différent mais ce n’est pas toujours facile. Je m’ennuie assez vite et je suis quelqu’un de très curieux, j’ai une soif d’apprendre assez grande.
La mise en scène, c’est juste la combinaison de plein de talents. Les lumières, les costumes, les images, les chanteurs qui sont également des acteurs… Ils m’ont aussi amené beaucoup d’idées ! Je crois que le vrai « metteur en scène pur » s’il existe réellement, c’est le rassembleur de tous les talents. Le vrai metteur en scène de ce spectacle c’est nous tous… Moi, je ne suis venu qu’avec une idée mais ce spectacle je crois que c’est une réunion de talents, il n’y a pas de « metteur en scène » mais un groupe, on fait comme un bloc et on avance comme ça.
Peut-être que je continuerai à faire de la chanson parce que c’est ce que j’aime le plus faire, mais je crois qu’avec toutes ces expériences, j‘aimerais également faire du théâtre ou du cinéma.
Comment, pour vous artistes, s’est passé le travail avec Pascal Obispo ?
Solal : Je crois que Pascal avait le rêve et la vision de ce que devait être ce spectacle. Une vision très fine et très aboutie. Il est très méticuleux mais il a réussi à tout faire passer avec un véritable amour et une réelle gentillesse… Il propose et il écoute énormément.
Je crois qu’on lui a tous, à un moment donné, proposé des choses et il a aimé, c’est rare, mettre dans son spectacle notre personnalité, notre petite touche.
Ce qui me bluffe aujourd’hui, c’est l’accueil du public car on était très inquiet, pas de la qualité du spectacle, mais de son originalité. On savait qu’on allait « ailleurs ». Beaucoup qui faisaient la fine bouche et ricanaient un peu avant le spectacle m’ont dit qu’ils avaient pris une claque par la poésie du spectacle. Je suis super fier de voir que des gens oublient un peu tous leurs problèmes pendant deux heures. C’est ça la vocation de l’artiste !
On a vu beaucoup de spectacles musicaux qui parlent d’amours légendaires, en quoi, selon vous, celui-ci se distingue-t-il des autres ?
Pascal Obispo : C’est vrai qu’on a vu beaucoup de spectacles, beaucoup de films, écouté beaucoup de chansons, mais en faisant ce spectacle-là, c’est le mot « humanité » qui est beaucoup revenu. La poésie, la beauté simple, la beauté pure, voir les gens repartir avec ce qu’ils ont encore dans les yeux, c’est ça la différence. A l’ère où, soi-disant, on a tout vu, tout lu, c’est vrai qu’on a eu des gens qui étaient sceptiques en voyant l’affiche. Adam en blond, une histoire d’amour comme celle-ci dans une comédie musicale, ça pouvait leur sembler un peu mièvre, eh bien non, ce n’est pas comme ça finalement qu’ils repartent. C’est ça la vraie définition du mot humanité, je suis super fier de ça et super fier des chanteurs et danseurs avec qui je partage cette aventure…
Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Montage vidéo par Aurélien Didelot Retour aux interview
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