CINÉMA
Les maths deviennent un jeu d’enfants dans « Le Théorème de Marguerite »
Le Théorème de Marguerite d’Anna Novion
cinéma / drame
- sortie nationale le 01 novembre 2023
Le Théorème de Marguerite : Thèse-antithèse-synthèse
Les inégalités entre hommes et femmes dans le domaine des mathématiques et des sciences représentent un sujet complexe qui a suscité de nombreuses recherches et discussions. Ces disparités ne découlent pas de différences naturelles de compétences ou de capacités entre les sexes, mais plutôt d’une combinaison de facteurs sociaux, culturels et éducatifs. Par conséquent, il n’est pas impossible que les filles aient moins accès au domaine des mathématiques bien que beaucoup d’entre elles y excellent et y réussissent brillamment.
L’École Normale Supérieure (ENS) est l’une des institutions éducatives les plus prestigieuses en France. Fondée en 1794 pendant la Révolution, elle possède une histoire longue et riche en réalisations intellectuelles et en contributions à la culture et à la science. Au fil des décennies, l’ENS est devenue l’une des institutions académiques les plus influentes de notre pays, avec une tradition d’excellence dans les domaines de la littérature, de la philosophie, des sciences, des sciences sociales et des mathématiques. Elle a joué un rôle central dans la formation de nombreux intellectuels, écrivains, scientifiques et personnalités politiques de renom tels que Louis Pasteur, Henri Bergson, Jean-Paul Sartre, Aimé Césaire, Laurent Schwartz et Jean-Pierre Serre.
En dernière année de thèse de mathématiques à l’ENS, Marguerite – le personnage imaginé par Anna Novion – est une élève brillante. Physiquement effacée (afin de se fondre dans la masse d’étudiants masculins) mais dotée d’un caractère affirmé, elle entreprend – pour son doctorat – de résoudre l’un des problèmes mathématiques les plus anciens et les plus célèbres qui reste un mystère à ce jour : la conjecture de Goldbach. Cependant, les choses ne se déroulent pas comme prévu et sa démonstration échoue. Dévastée et touchée dans son orgueil, elle lâche soudainement sa prestigieuse école.
Ella Rumpf, qui interprète Marguerite, est parfaite dans son rôle de doctorante sérieuse et pugnace qui se révèle aussi acharnée dans sa spécialité que lorsqu’elle décide de tout abandonner. Inflexible, elle le restera même lorsque Laurent Werner – son directeur de thèse incarné par Jean-Pierre Daroussin – lui annoncera qu’en quittant l’ENS, elle devra rembourser les années qu’elle y a passées…
Werner, quant à lui, se présente comme un personnage attachant qui dévoile néanmoins une certaine complexité intrigante… Homme au caractère ambigu, qui ne tolère pas de perdre du temps, tant professionnellement que personnellement, Daroussin – peu familier de ce type de rôles – est grandiose dans son incarnation. Plein de mystère et de froideur mais, malgré tout, sympathique.
Une fois l’école abandonnée, Marguerite doit trouver de l’argent et c’est par hasard qu’elle se met à jouer au mah-jong, jeu de stratégie millénaire d’origine chinoise. Exigeant des compétences en analyse des probabilités, faisant appel à des calculs stratégiques, à la logique et à la déduction, il s’avère être un jeu où Marguerite, guidée par ses connaissances pointues en mathématiques, excelle !
Reprenant ainsi confiance en elle, aidée dans son cheminement tant personnel qu’académique par Lucas (qui partage sa passion pour les maths) et par sa joyeuse (son parfait opposé) amie Noa, Marguerite parviendra t-elle à percer le fameux mystère de la conjecture de Goldbach… ?
© Delphine Goby O’rien pour Le Mensuel / Photo DR / septembre 2023
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