CONCERT

Daniel Auteuil en interview pour son concert aux Nuits de Robinson de Mandelieu

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« Je n’avais pas osé appeler ça « concert » certainement par timidité… »  Daniel Auteuil

 


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S’il a mis une cinquantaine d’années à oser se lancer sur les planches dans son costume d’auteur et interprète, Daniel Auteuil semble désormais bien décidé à rattraper le temps perdu ! Alors qu’on découvrait son univers musical dans un premier album en 2021, il n’a pas attendu 2 ans pour en livrer un second – Si tu as peur, n’aies pas peur de l’amour – et repartir sur les routes avec lui… Un concert à découvrir aux Nuits de Robinson de Mandelieu le 13 juillet 2023 !

 

 


 

 

Daniel Auteuil pour son album « Si tu as peur, n’aies pas peur de l’amour » et son concert aux Nuits de Robinson de Mandelieu

concert / festival / album

 

 

Morgane Las Dit Peisson : Comment ça va entre tournée et tournage ?

Daniel Auteuil : Mais pas mal, pas mal du tout ! (rires) J’ai une fin de tournage dans la région, une préparation de film que je vais réaliser et mon concert à Mandelieu le 13 juillet donc on est sur un rythme bien soutenu mais c’est ce qui me plaît !

Aux Nuits de Robinson de Mandelieu, on est sur un concert en extérieur…

J’ai déjà eu l’occasion d’en faire l’an dernier et je dois dire que c’est quelque chose d’assez délicieux parce qu’il y a un côté encore plus festif et plus périlleux qui pousse à être encore meilleur ! On doit apprivoiser les éléments, le vent, les étoiles, les insectes… Ça ajoute énormément de piquant et il n’y a pas d’autres solutions que d’être « bon » ! (rires)

 

Les Nuits de Robinson s’offrent un été irrésistible avec Daniel Auteuil, Yuri Buenaventura et Suzanne Vega !

 

Une forme un peu plus « concert » que « spectacle musical » contrairement à la première fois…

En réalité, pour ma première tournée, je n’avais pas osé appeler ça « concert » certainement par timidité… Mais là, figurez-vous que c’est (enfin) pleinement assumé ! Et puis, il y a la batterie, les choristes, un son plus présent… Ça aide à se considérer « chanteur » ! (rires) Il y a plus de force musicale et pourtant, l’intimité a su rester la même…

Déjà sur l’album « Si tu as peur, n’aies pas peur de l’amour », la palette est beaucoup plus large comme si vous vous étiez « débloqué »…

C’est exactement ça, je me suis décoincé parce que je me suis senti plus légitime. Entre-temps, il y a eu une centaine de concerts donc je ne suis plus tout à fait un débutant… (rires)

 

 

Autre évolution sur ce 2ème album, c’est qu’on y trouve uniquement vos textes…

Oui, je ne suis pas certain que j’aurais aussi bien assumé mes propres mots s’ils avaient été seuls sur le 1er album… Il fallait un peu de temps pour ça je crois… J’en avais glissé trois mais j’avais besoin de prendre un peu plus confiance en moi, en mes propres textes, j’avais besoin de me dire que j’étais à ma place… J’avais des trucs à raconter mais il fallait que j’assume de le faire.

 

 

Des sujets très personnels comme celui de votre père dans « Inconsolable » qui, aussi intime soit-il, est finalement universel…

Je crois que plus c’est sincère et plus ça parle aux gens… Mais, à vrai dire, je ne force pas, je ne saurais simplement pas faire autrement… Beaucoup se lancent dans des biographies et d’une certaine manière, j’ai l’impression que cet album en est une. J’ai vécu suffisamment d’émotions dans ma vie pour pouvoir, autour d’elles, bâtir des histoires. Toutes mes chansons ne partent pas forcément de vécu, mais de ressentis et d’observations de choses qui se sont passées autour de moi et je m’efforce d’être le plus vrai possible en les racontant.

 

 

Le titre de l’album « Si tu as peur, n’aies pas peur de l’amour » est extrait du morceau « Les petites coupures »…

Musicalement, il y avait quelque chose – par rapport aux autres morceaux – de plus ouvert et qui laissait davantage de raisons d’espérer… J’avais envie de cette touche d’ouverture dès le titre…

Un titre étonnamment « long » mais aussi un morceau « Joseph partie 1 & 2 » où vous vous affranchissez des habituelles 3 minutes, sur des sonorités très rock…

De toute façon, comme ça ne passera pas en radio, autant se faire plaisir ! (rires) Sur Joseph partie 1 & 2, la durée s’est naturellement imposée sur un format de 5 minutes et je n’ai pas eu envie de faire des coupes pour rentrer dans un moule. C’est une joie et une liberté immense de créer et je n’ai pas attendu si longtemps pour me lancer pour finalement me restreindre à la fin. Ce qui compte le plus pour moi, c’est de pouvoir être le plus sincère possible puisque je n’attends rien de particulier en dehors de la reconnaissance des gens que je vais voir sur scène. C’est une façon de continuer à être en contact avec eux et c’est ça qui me plaît beaucoup… Et puis, la magie de la scène, quand on ne doit pas y prononcer les mots de quelqu’un d’autre comme au théâtre, c’est qu’on peut tout se permettre !

 

 

C’est une véritable mise à nu sur scène…

Je pense souvent à Serge Reggiani, par exemple, qui n’était pas auteur mais qui allait voir Moustaki, avec des bouts de paroles et d’idées. Ensemble ils fabriquaient l’histoire qu’il allait raconter et c’est pour ça je pense qu’il y avait en lui autant d’émotion que de sincérité. Dévoiler cette vérité, je ne le fais pas exprès mais c’est vrai que j’ai remarqué que ça touche les gens et que les histoires qu’on raconte en se mettant à nu ont un impact sur ceux qui les écoutent…

 

 

Il y a des sujets profonds et parfois mélancoliques mais on ressort de l’écoute avec un sentiment d’euphorie…

Ça me touche beaucoup parce que sans vouloir faire le malin, je ne cherche qu’à être le plus vrai possible et je travaille beaucoup afin de ne pas décevoir les gens… C’est toujours un peu troublant de savoir comment le public perçoit ce que je fais – et donc ce que je suis – mais c’est réjouissant et rassurant d’avoir ce genre de retours…

 

 

On retrouve évidemment Gaëtan Roussel sur cette aventure. C’était une évidence ?

On a vraiment eu un coup de foudre artistique l’un pour l’autre avec Gaëtan. Dès le premier album, il a su restituer la simplicité de mes mélodies tout en les magnifiant… Il n’a jamais essayé de se mettre en avant dans l’album, il s’est juste mis au service de mes histoires et en plus, il est devenu un ami fidèle…

C’est une belle personne, à l’écoute et très observatrice. C’était important de l’inviter à partager un morceau – « Les mêmes larmes » – avec vous ?

Oui, c’est vraiment le mot juste, j’ai eu envie de « partager » un moment avec lui ! Tout à coup, il m’a invité dans son monde, je l’ai emmené dans le mien et il y a eu une espèce d’équilibre comme ça qui s’est fait entre « musiciens »… En fait, avec lui, je me sens musicien…

Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photos Robin / Juillet 2023

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