CINÉMA
Samuel Le Bihan en interview pour « Ma langue au chat » au cinéma
« C’est beau de pouvoir vieillir avec ses amis… »
Surnommés greffiers, suppôts de Satan ou grippeminauds par certains, les félins miniatures qui partagent nos vies ont plutôt tendance – et ce depuis l’Antiquité – à nous hypnotiser et nous séduire au point de revêtir, chez beaucoup d’entre nous, un rôle de quasi demi-dieu ! Le personnage de Laure – campé par Zabou Breitman – fait partie de ceux-là… Ailurophile à 100%, la jolie quinqua est (comme la réalisatrice de Ma langue au chat, Cécile Telerman) littéralement dingue de Max : son chat… au point de presque en oublier qu’un mari – Pascal Elbé – vit à ses côtés ! Alors qu’ils passent le week-end avec leurs amis dans leur maison de campagne, l’être adulé disparaît et sa maîtresse (voire disciple) se met à « enquêter » pour savoir ce qui lui est arrivé, persuadée que l’un de ses convives l’a écrasé…
Ça c’est le postulat de départ, le prétexte imaginé par Cécile Telerman pour créer un film choral sur l’amitié et le temps qui passe. Drôle et baignant dans une atmosphère à la « cosy mystery » britannique, Ma langue au chat est criblé de rebondissements mais surtout riche de thématiques. Ménopause, marché du travail, amour, fidélité, amitié, conflit de générations, nouveaux codes de communication, maladie, famille ou encore place de la femme dans la société, la cinéaste réussit un tour de force : proposer un film dense mais équilibré, avec autant de sens que de légèreté, qui parvient à nous faire rire et réfléchir tout en jouant les Miss Marple ou Agatha Raisin ! Rencontre avec Cécile Telerman à retrouver sur notre site et avec Samuel Le Bihan, l’un des amis du couple, célibataire et sans enfants…
Samuel Le Bihan pour « Ma langue au chat »
interview / cinéma
- 26 avril 2023 / sortie nationale en salle
Morgane Las Dit Peisson : Une comédie drôle et fine…
Samuel Le Bihan : J’avais envie de jouer à nouveau dans une comédie car j’aime énormément cet exercice… Faire rire les gens, ça me plaît ! Depuis quelques années, je suis installé « confortablement » dans « ma montagne » avec la série Alex Hugo et je voulais me remettre un petit peu en difficulté.
C’est important de ne pas oublier de sortir de sa zone de confort, de s’assoir avec des acteurs qu’on ne connaît pas et de retoucher à un style qu’on a, par la force des choses, un peu laissé de côté.
Un personnage maladroit…
Il me fallait réussir à créer ce personnage, à trouver sa situation, son déséquilibre, sa tendresse, son humour. Ça a été un exercice assez excitant !
Il a une espèce de fragilité parce qu’il ne s’estime pas à la hauteur du couple – on saura pourquoi plus tard dans l’histoire – et c’est pour ça que c’est quelqu’un qui a besoin de se sentir adopté, un peu comme un chien errant qui cherche un refuge… Il est touchant mais gaffeur et un peu inadapté de temps en temps ! C’est d’ailleurs par lui que l’histoire va démarrer…
Un film sur l’amitié…
Il y a toujours des non-dits qui pèsent et qui abîment l’amitié. Mais un jour ils éclatent et c’est ce qui arrive dans Ma langue au chat, à la disparition du chat ! Les amis vont, un à un, finir par exprimer leurs problèmes, leurs colères, leurs déceptions… Les moments de « réglages » de ce type, que ce soit en amitié ou en amour, sont essentiels… Nos personnages se retrouvent pris dans un tourbillon qui va les obliger à faire un point pour peut-être repartir sur de meilleures bases ensemble car c’est beau de pouvoir vieillir avec ses amis ou avec la femme qu’on aime…
© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson au Cineum Cannes pour Le Mensuel / Photos Flammarion
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