« Hop ! », un spectacle hybride à 4 mains façonné par Raphaëlle Delaunay et Jacques Gamblin

« Hop ! » avec Raphaëlle Delaunay et Jacques Gamblin

spectacle / danse / théâtre / création

• 08 mars 2023  / 20:00 / Istres / Théâtre de l’Olivier
• 10 mars 2023  / 20:00 / Grasse / Théâtre de Grasse

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« Hop ! » : À corps perdus

La relation au corps, son expression, sa mémoire, sa puissance et ses limites ont toujours été au cœur des hybrides productions scéniques de Jacques Gamblin. Mélangeant constamment les genres, s’interdisant la plus infime barrière, le comédien – qui n’abandonne pas pour autant un cinéma qui l’a dernièrement vu jouer dans On sourit pour la photo ou Le Tigre et le Président -, depuis les années 90, façonne des spectacles aussi puissants qu’inclassables où se mêlent amour des mots, incarnation, musique, sport et chorégraphies. Rappelant que le corps et l’esprit sont intimement liés et qu’il est une hérésie de croire que l’un prévaut sur l’autre, l’artiste prouve qu’un acteur est loin de n’être qu’un perroquet aux mimiques parfaites. Ressentant chaque texte dans sa chair, Jacques Gamblin ne récite jamais une réplique, il la vit pleinement et sans retenue.

Après Tout est normal, mon cœur scintille, Ce que le djazz fait à ma djambe !, 1 heure 23’14” et 7 centièmes ou  encore Je parle à un homme qui ne tient pas en place, il revient avec une toute nouvelle œuvre – Hop ! – imaginée et interprétée cette fois-ci à quatre mains, avec Raphaëlle Delaunay. Danseuse ayant intégré le prestigieux Opéra de Paris, travaillé avec Pina Bausch (l’une des plus grandes danseuses et chorégraphes contemporaines) et monté sa propre compagnie (Traces), elle n’en est pas à son coup d’essai avec le comédien. Ensemble, ils ont en effet déjà réalisé un court-métrage – Via ! – sur l’émancipation de la danse et sur scène, ils débutent une nouvelle aventure où les mouvements de leurs deux corps s’entrelaçant, s’entrechoquant, s’éloignant, se rejetant ou s’entremêlant s’intéressent à la place qu’ils occupent en ce bas monde. La place qu’ils prennent, qu’ils s’accordent et celle qu’ils ne laissent pas à l’autre…

Entre abandon de soi, amour fusionnel et tensions, les deux artistes évoluent à corps perdus dans un univers blanc et clos où, en plein dénuement, seuls ce qu’ils sont au plus profond peut servir le propos.

© Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photo droits réservés / Article paru dans Le Mensuel n°439 de février 2023