« Une histoire d’amour » d’Alexis Michalik, la pièce à (re)voir avant sa sortie au cinéma

« Une histoire d’amour » d’Alexis Michalik

théâtre / drame

• 09 février 2023 / 20:30 / Vitrolles / Salle Guy Obino
• 10 > 11 février 2023 / Antibes Juan-les-Pins / Théâtre Anthéa
• 12 avril 2023 / au cinéma

« Une histoire d’amour » : À l’épreuve de la vie

La sublime aventure « michalikienne » se poursuit sur les planches des théâtres avec sa 5^ème et ultime création Une histoire d’amour. Ayant rempli les salles pendant deux ans, chamboulé les esprits durablement et remporté un Molière triomphalement, Alexis Michalik aurait pu, à quelques mois de la sortie de son adaptation au cinéma, s’arrêter là, pensant peut-être avoir fait le tour de la question. Mais, comme ses précédentes œuvres qui continuent à se jouer encore et encore comme Le porteur d’histoire, Une histoire d’amour n’est pas de ces pièces dont on se lasse ou dont on peut se passer. Véritable tranche de vie qui nous amène à suivre avec passion l’histoire de Katia amoureuse de Justine au point de vouloir fonder une famille avec elle. Alors qu’elle accepte de porter l’enfant malgré sa crainte de lui transmettre des gènes hérités d’une famille sujette aux addictions et aux cancers, sa moitié l’abandonne et c’est seule qu’elle élèvera Jeanne.

Dans un tourbillon chorégraphié avec autant de rythme que de grâce propre aux mises en scène orchestrées par l’auteur lui-même, les années et les lieux défilent sous nos yeux jusqu’à ce que 12 ans plus tard, Katia (incarnée avec une profondeur folle par Juliette Delacroix) apprenne que son cancer est revenu et ne la lâchera plus… Devant trouver au plus vite un tuteur capable d’élever sa fille à sa place, elle va se tourner vers son frère, dépressif et alcoolique. En dévoilant ces destins tragiques, ces êtres meurtris et leur chemin vers une forme de résilience, Alexis Michalik ne nous fait pas passer « bêtement » du rire aux larmes mais nous interpelle et nous bouscule en nous faisant ressentir en 1h30 tous les états d’âme possibles et imaginables que seule une vie entière peut normalement nous infliger.

© Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photo droits réservés / Article paru dans Le Mensuel n°439 de février 2023