CINÉMA

Clovis Cornillac guide ses élèves vers le glacier de Chamonix dans « Les Têtes Givrées »

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Clovis Cornillac dans Les Têtes Givrées

 


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« Les têtes givrées »

film / comédie dramatique

 

 

« Les têtes givrées » : Un plaidoyer pour agir contre le réchauffement climatique… mais pas que !

L’histoire du film ressemble à une belle initiative qu’on pourrait entendre à la radio.

Alain, moniteur de ski et fin connaisseur de haute montagne reconverti en professeur des collèges à Chamonix, organise pour ses élèves une sortie en plein air… Ou plutôt, en pleine glace, puisqu’il les emmène au cœur du glacier du Mont-Blanc. Émerveillés par le spectacle, les jeunes gens vivent cette expérience comme un électrochoc lorsque leur enseignant leur apprend que le glacier est en voie de disparition en raison du réchauffement climatique. La classe va alors se mobiliser et entreprendre le sauvetage de cette Mer de Glace…

 

 

On pourrait penser que ce scénario est simplement pétri de bons sentiments et que la fin est cousue de fil blanc, mais ce serait une grosse erreur ! Voici quelques raisons qui vous feront aimer ce film utile…

Le pitch est dans l’air du temps, c’est indéniable. Peut-on passer une journée sans entendre parler du dérèglement climatique, de ses causes ou de ses conséquences ? Pourtant, les élèves de cette classe sont un exemple criant de la (non) réception de ces informations : soit elles les dépriment, soit elles les dépassent. Dans les deux cas, le résultat est le même, ils n’écoutent plus et ne se sentent pas assez concernés pour agir. Incitant à (re)venir dans la lutte, ce film réussit cependant à ne pas être manichéen puisqu’il n’élude pas les contradictions auxquelles sont confrontés les décideurs politiques locaux : comment faire vivre l’économie locale alors qu’il faudrait réduire les activités humaines autour du glacier, le tourisme en premier lieu ?

 

Les élèves du film Les Têtes Givrées

 

Les enjeux environnementaux ne sont pas l’unique sujet du long-métrage. Les personnages ont bien plus de profondeur que de simples porte-drapeaux écolo et ces élèves de SEGPA, bénéficiant d’un enseignement adapté, s’avèrent être en prise avec des difficultés scolaires, personnelles ou comportementales. Tous composent avec leurs blessures, leurs compétences sous-estimées, leurs doutes et leurs envies secrètes. Côté professeur, Clovis Cornillac incarne à merveille un homme fatigué par la vie qui espère trouver un nouveau souffle en partageant son précieux savoir avec la jeunesse. À voir si le pari est aussi simple…

Et puis, au-delà des personnages principaux du film, c’est toute la vallée qui a été mobilisée sur le tournage. Plus de 900 figurants ont été embarqués dans l’aventure, jeunes et moins jeunes citoyens sensibilisés au sauvetage des glaciers.

 

Les paysages du film Les Têtes Givrées

 

Et aux côtés des comédiens, l’autre personnage phare du film : le paysage époustouflant du Mont-Blanc ! Omniprésent et au cœur de l’intrigue, le décor est totalement sublimé. Le réalisateur a d’ailleurs sans cesse réorganisé ses prises de vues au fur et à mesure de ses coups de cœur pour ces lieux tous plus beaux les uns que les autres !

On espère que ce film saura convaincre les « têtes dures » qu’il est toujours temps d’agir pour la planète et ce, à n’importe quel âge !

© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / Photo Pascal Tournaire / Article paru dans Le Mensuel n°439 de février 2023

 

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