COUPS DE COEUR
Le Théâtre Princesse Grace de Monaco accueille les seuls en scène de Dominique Blanc et Thierry Lhermitte
Dominique Blanc dans « La douleur » & Thierry Lhermitte dans « Fleurs de soleil »
théâtre / seuls en scène
- Dominique Blanc dans « La douleur » : 16 novembre 2022 / 20:00 / Monaco / Théâtre Princesse Grace
- Thierry Lhermitte dans « Fleurs de soleil » : 06 décembre 2022 / 20:00 / Monaco / Théâtre Princesse Grace
« La douleur » & « Fleurs de soleil » : Deux pans d’une même réalité
Si La douleur et Fleurs de soleil présentent pour points communs d’être des seuls en scène dramatiques tous deux programmés au Théâtre Princesse Grace de Monaco à quelques jours d’intervalle, ils ont également choisi de se pencher sur la même période de l’Histoire…
Récit autobiographique retraçant une période sombre de la vie de Marguerite Duras, La douleur – portée sur scène par Dominique Blanc – prend sa source en 1945 alors que Paris est enfin libérée. À défaut de profiter d’un moment de liesse comme bon nombre de ses compatriotes, l’auteure vit, quant à elle, un véritable cauchemar… Après avoir subi l’angoisse de savoir son époux déporté dans un camp allemand et culpabilisé d’avoir vécu une vie plus « normale » que la sienne pendant tout ce temps, l’écrivaine, bouleversante de sincérité, a couché sur le papier la souffrance et l’inquiétude qu’elle a ressenti en attendant de le voir revenir sans même savoir s’il était encore vivant…
Mis en scène par Steve Suissa, Thierry Lhermitte s’aventure pour la première fois seul sur les planches avec un texte bien loin de rappeler le comique de ses premiers pas au théâtre au sein de la troupe du Splendid… Dans l’adaptation du récit autobiographique de l’un des plus célèbres « chasseurs de nazis » – Simon Wiesenthal – le comédien se glisse dans la peau de l’auteur pour lui prêter sa voix et nous pousser à nous interroger sur la notion de pardon. En 1969, le survivant publiait The Sunflower dans lequel il relate un épisode qui le hante encore plus de 20 ans après la fin de la guerre… En juin 1942, un jeune soldat SS mourant lui implore son pardon au nom de tous les juifs qu’il a assassinés… Que faire ? Pardonner l’impardonnable ? Parler en lieu et place d’innocents torturés ? Ne pas avoir de pitié pour un jeune homme qui n’a certainement pas eu d’autre choix que celui d’agir comme il l’a fait ? Difficile de savoir ce que l’on aurait fait à la place de quelqu’un qui, comme lui, ne semble toujours pas si certain d’avoir opté pour la bonne solution…
© Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photo DR / Article paru dans Le Mensuel n°436 de novembre 2022
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