INTERVIEW

Jain en interview

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À moins de s’être terré au fin fond d’un igloo depuis l’automne 2015, il est quasiment impossible que les titres de l’album Zanaka vous aient échappés ! Imaginés, écrits et composés par une jeune fille aux allures de Mercredi Adams dans sa petite robe noire surplombée d’un col claudine immaculé, Come ou encore Makeba se sont – devant l’en- gouement du public – rapidement emparés des ondes jusqu’à ne plus être en mesure de ressortir de nos esprits ! Proposant un style métissé inspiré de pop, de reggae, d’electro et de rythmes africains, Jain – soutenue et produite par Yodelice -, sans l’avoir calculé, s’avère être addictive… Actuellement sur la fin de sa colossale toute première tournée, la jeune artiste s’apprête à enregistrer son nouvel album à la rentrée.


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À Nice au Nice Music Live le 24 juillet 2017

À Solliès-Pont au Festival du Château le 25 juillet 2017

 


« Ça va me faire drôle de clore ce chapitre… »


 

On va se voir sur deux festivals d’été en plein air…

Jain : Oui et c’est vrai que c’est complètement différent des concerts en salle que l’on fait pendant la tournée classique ! Il fait généralement beau et chaud, c’est l’été, les gens sont un peu plus détendus et ça joue énormément sur l’ambiance de la soirée, je trouve qu’on gagne en légèreté. Et puis, il y a un autre facteur intéressant, c’est qu’en festival, il y a un public qui ne me connait pas forcément, qui vient pour d’autres artistes programmés ce soir-là et qui assiste à ma prestation plus par curiosité que par pure volonté. Ça me plait énormément car ça me permet d’essayer de capter un nouveau public et ça rappelle que rien n’est jamais gagné… C’est un joli challenge que d’essayer de le séduire.

Les dates s’enchaînent et sont pleines…

C’est complètement dingue, je ne m’y attendais pas du tout ! (rires) Jouer partout, autant en France qu’en Europe, au Mexique ou au Canada, c’est une grosse surprise ! Évidemment, je souhaitais que l’album fonctionne mais même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais pas osé imaginé ça ! C’est une grande chance, vraiment, d’avoir connu ces deux années magnifiques…

Le rythme est très intense depuis la sortie de Come

Oui entre les répétitions, les trajets, les concerts et la promo, il faut, pour que l’organisme tienne le choc, essayer de bien dormir, de s’aménager des journées off dès qu’on le peut, il faut prendre soin de son corps et s’échauffer la voix… L’air de rien, c’est un vrai métier ! (rires)

Dans un tel tourbillon, on se rend compte de ce qu’il se passe, on a le temps d’apprécier ?

Sincèrement, ça dépend des dates… Sur certaines, on réalise pendant qu’on le vit que le moment présent a quelque chose de magique et sur d’autres, ce n’est qu’après coup qu’on savoure pleinement ce qu’il s’est passé sur scène… Beaucoup de facteurs influent sur ça : le lieu, le public, le contexte, notre état d’esprit… Mais je pense pouvoir m’avancer en disant que tous les concerts que l’on a donnés ont été très beaux et inoubliables ! C’est vraiment génial d’avoir déjà pu vivre tout ça à mon petit quart de siècle ! (rires)

Toutes les meilleures choses ont une fin…

En ce moment, je vis un mélange de deux sentiments… J’ai d’une part envie que cette tournée là se termine pour pouvoir me reposer et me concentrer sur la création du prochain album et, en même temps, je n’ai pas du tout envie que ça se finisse car je sais que ça va me faire drôle de clore ce chapitre…

Vous êtes jeune, Zanaka est un premier album, pourtant le rendu est loin de faire débutant…

C’est vrai que je ne me suis pas lancée dans la musique juste avant que l’album ne sorte ! (rires) J’en ai toujours écouté énormément, c’est quelque chose qui fait partie intégrante de ma vie. D’ailleurs, certaines ont été écrites à mes 16 ans – Come notamment – et d’autres lorsque j’étais un peu plus âgée, comme Makeba. Mon écriture a finalement évolué au fur et à mesure des années, elle est un peu le reflet de mon histoire.

Une musique multiple, métissée et instinctive…

Je n’ai, c’est vrai, jamais fait aucun calcul. Toutes mes chansons ont des styles assez différents et j’avais d’ailleurs un peu peur que le public n’adhère pas à cause de ça alors que finalement, c’est ce contraste- là qui a été la force de l’album Zanaka ! Je pense sincèrement que c’est quelque chose que je dois aux déplacements professionnels de mon père qui m’obligeaient à vivre régulièrement dans des pays étrangers… Ça a créé naturellement ce métissage musical en moi. Je crois d’ailleurs que c’est le véritable avenir de la culture puisque nos générations et les suivantes sont vouées à encore plus se mélanger.

Une musique mais aussi un univers reconnaissable…

J’ai attaché une certaine importance à l’esthétique car ça participe en effet à la création d’un univers et d’une évasion. Je n’avais pas envie de me créer un ou plusieurs personnages mais plutôt de faire un zoom sur une partie de moi que j’avais envie de montrer : une fille très sage mais très contrastée, qui s’habille en noir et blanc mais qui chante des choses très colorées… Je suis satisfaite parce que ça me ressemble assez bien en fait ! (rires)

Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photo Paul & Martin

Interview parue dans Le Mensuel de l’été 2017 n°383 éditions #1 et #2

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