CONCERT

Coeur de Pirate en interview pour son nouvel album et sa tournée « Impossible à aimer »

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« J’aime l’idée de célébrer ce qui a été vécu… »

 

En apparence, Béatrice Martin – alias Coeur de Pirate – n’a pas changé. Ses tatouages colorés, la finesse de son visage et la nasalité de sa voix font qu’on la reconnaîtrait toujours entre mille mais, bien que ses thèmes de prédilection se retrouvent également dans son 6ème album Impossible à aimer sorti le 15 octobre dernier -, force est de constater que la jeune femme a évolué et fait du chemin ! À bientôt 15 ans de carrière, la chanteuse affirme ses choix, assume sa personnalité, va de l’avant et s’est même surprise à se lancer dans un nouveau challenge : la production !

 

https://www.le-mensuel.com/events/gagnez-vos-invitations-pour-le-concert-de-coeur-de-pirate/

 


 

💿  Coeur de Pirate pour l’album « Impossible à aimer » depuis le 15 octobre 2021

🎟️  en concert aux Arts d’Azur du Broc le 20 novembre 2021 & au festival Voix de Femmes de Saint-Martin-de-Crau le 05 mars 2022

 


 

 

Morgane Las Dit Peisson : Un tout nouvel album qui porte mal son titre Impossible à aimer

Coeur de Pirate : C’est gentil, j’espère ! (rires) Une sortie d’album, c’est toujours accompagné de stress et cette fois-ci, vient s’ajouter le fait que je n’avais pas calculé à l’avance que beaucoup d’autres albums sortiraient le même jour… (rires) Si on laisse de côté la crainte que les gens ne le voient pas passer, c’est plutôt une bonne nouvelle, ça signifie que la vie artistique reprend vraiment et que le public est demandeur.

 

Une tournée qui débute dans la foulée…

Au Québec, puis en France en novembre. C’est intense car cette fois-ci tout s’est retrouvé complètement décalé et bousculé à cause de la pandémie mais ce n’est pas très grave car j’aime bien, de toute façon, enchaîner tout de suite avec la scène.

 

 

Des chansons « tristes » ou osées sur une musique qui fait du bien…

C’est un peu le paradoxe en effet ! (rires) J’aime que tout ne soit pas évident dès la première écoute. Ça crée une surprise et une curiosité quand on aborde des thèmes un peu compliqués comme les ruptures et les déceptions sur une musique douce, réconfortante voire enthousiaste, up tempo ou dansante… C’est quelque chose qui, à la création, m’aide à tourner la page…

 

Douce et forte à la fois, une ambivalence assumée…

C’est vrai qu’avant les tatouages faisaient « gros dur » ! (rires) Je ne sais pas si je fais partie des gens qui ont aidé à ça mais j’ai l’impression que c’est de plus en plus courant et « normal » de dévoiler ses différentes facettes. L’état d’esprit a évolué, j’ai l’impression qu’on n’est plus obligé, en tant qu’artiste, de se créer un personnage pour être compris et pris au sérieux.

 

Dès le visuel coloré de l’album, il y a cette idée d’ouverture sur « demain »…

C’est exactement ce que j’espérais faire passer comme message… Souvent, mes textes évoquent la fin de quelque chose sans pour autant que ce soit sans espoir. Ce ne sont pas des invitations au suicide (rires) mais vraiment des fenêtres ouvertes sur la suite, l’après, le lendemain. Quand une histoire s’achève, une autre débute mais ne la remplace pas. J’aime l’idée de célébrer ce qui a été vécu, même ce qui n’a pas été très agréable, ça permet d’en tirer des leçons. Toute épreuve et toute erreur est source d’apprentissage, c’est peut-être pour ça que j’ai tendance à ne rien renier de mon passé…

 

Un nouvel album et 14 ans de carrière, ça signifie devoir faire des choix pour la scène…

C’est excessivement difficile de choisir quelles chansons feront partie de la tournée car je suis obligée d’en sacrifier beaucoup ! (rires) Mais ce que je trouve cool, c’est que ça donne à chaque fois l’occasion de revisiter pas mal de morceaux que le public, je le sais, attend. C’est vraiment un travail que j’aime particulièrement.

 

 

Il y a aussi eu, en avril, un album instrumental au piano, Perséides

Suite à une opération des cordes vocales, je ne pouvais pas chanter mais j’avais toujours autant envie de créer. Étant pianiste à la base, je ne me suis pas vraiment posé de questions et j’ai « renoué » avec le piano pour voir si j’étais encore capable de composer et de jouer sans avoir obligatoirement besoin du chant comme matière première. Ça a été un petit interlude sympa qui m’a fait du bien et qui en a fait également, je crois, aux gens…

 

Le rachat de ton label…

Je n’avais jamais imaginé faire ça mais ça a été un heureux accident ! Ça demande un peu de courage et d’ambition que je ne pensais pas spécialement avoir en moi mais maintenant que je me suis investie là-dedans, je ne me verrais plus faire sans. J’adore l’idée d’aider de nouveaux artistes à avoir une structure pour performer. Il n’y a rien de plus cool que de pouvoir donner sa chance à quelqu’un ! Et puis, j’aime l’aspect pédagogique, c’est passionnant de pouvoir transmettre ce qu’on connaît à ceux qui le souhaitent.

 

 

Ça oblige à s’aventurer dans d’autres domaines moins artistiques…

C’est super impressionnant de découvrir l’envers du décor, le fonctionnement des contrats, la budgétisation et de comprendre pourquoi il faut faire des concessions… C’est vraiment intéressant, j’apprends tous les jours dans ce domaine.

 

Ça a aidé ou compliqué la sortie d’Impossible à aimer ?

Jongler entre la casquette de gestionnaire et celle d’artiste a beaucoup influé sur l’album. Je ne saurais pas dire dans quel sens mais c’est certain que les deux activités se nourrissent l’une de l’autre. J’ai par contre un peu plus de pression qu’avant car désormais j’ai conscience de tous les tenants et les aboutissants ! (rires)

 

 

Un jour de sortie d’album, comme aujourd’hui, tu repenses à tes débuts ?

Ça me semble aussi proche qu’éloigné, c’est curieux… En moins de 15 ans, l’époque a complètement changé. On n’avait pas les réseaux sociaux et le streaming… Le jour de la sortie de mon 1er album, je n’étais pas vraiment consciente de ce qu’il se passait, on devait attendre les premiers résultats des ventes pour avoir une tendance tandis que là, c’est instantané et en permanence qu’on quantifie tout : les vues, le ventes, les likes… Ce sont de super outils mais il faut reconnaître que c’est angoissant et que ça donne le vertige !

Quand je repense à celle que j’étais à mes débuts, je réalise la chance que j’ai eue et que j’ai encore ! Je suis consciente d’être très privilégiée d’avoir eu cette carrière là et j’espère évidemment que ça continuera le plus longtemps possible…

 

Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel le 15 octobre 2021, jour de sortie de l’album / Photos Maxymegdelisle

 


 

Interview parue dans Le Mensuel n°425 de novembre 2021

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