COUPS DE COEUR

Anthony Kavanagh en interview pour son nouveau spectacle « Happy » !

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« L’insécurité fait partie intégrante de ce métier… »

 


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4 ans après Showman, Anthony Kavanagh revient avec une toute nouvelle création scénique intitulée Happy ! Encore en plein façonnage en cette rentrée, ce one-man que l’humoriste travaille intensivement avec Sacha Judaszko reflète à merveille la volonté première du comédien : être heureux et faire en sorte que les autres le soient. Après avoir failli « y passer » à cause d’infarctus et embolie pulmonaires, notre chouchou québécois – déjà très intéressé par les neurosciences – a poussé ses investigations jusqu’à devenir officiellement coach et maître praticien en PNL afin d’aider les gens à « mieux » appréhender leur vie. Insérant des techniques et des conseils pratiques à l’intérieur même de ses sketchs et de ses performances, Anthony Kavanagh est certainement le 1er humoriste capable de vous donner les clefs pour prolonger les bienfaits d’une soirée placée sous le signe du rire…

 


 

Anthony Kavanagh en interview pour son nouveau spectacle Happy

interview / spectacle / tournée / one-man / humour

 


 

 

Morgane Las Dit Peisson : Tu reviens avec un tout nouveau one-man, Happy… 

Anthony Kavanagh : Je l’ai débuté mi-juin avec, évidemment, une petite année de décalage… Et je dois avouer que pendant les premières semaines de pandémie, je n’étais pas si mécontent de repousser un peu l’échéance… (rires) Repartir sur un nouveau spectacle, même si tu adores ça, tu sais que ça va être intense tant physiquement que mentalement et émotionnellement. C’est en moyenne 3 ou 4 ans de tournée en Europe, 2 ans au Québec donc après ça, tu as besoin de souffler un peu et surtout de vivre des expériences, d’observer et de rencontrer des gens pour être à nouveau inspiré. Je ne sais pas tout inventer, j’ai besoin de m’appuyer sur ma réalité…

En revanche, une fois que j’ai su exactement où je voulais aller, je n’ai plus eu qu’une hâte : remonter sur scène et sortir enfin de la maison ! (rires) On a tellement écrit avec Sacha Judaszko que j’avais au moins 4 heures de stock, d’ailleurs les premiers spectateurs à Lyon s’en souviennent… Je les ai gardés en otage pendant 3h15 ! (rires)

 

 

Des craintes après 4 ans loin du public français ?

Évidemment ! Et j’ai les mêmes à chaque fois que je rentre au Québec… Je n’ai jamais la prétention de croire qu’on m’attend quelque part. Et puis, en France, il y a eu entre temps énormément de nouveaux humoristes qui sont arrivés sur scène donc je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en revenant ! Il y a donc des petites craintes mais c’est, je trouve, quelque chose de plutôt sain car ça te rappelle tes débuts et ça t’oblige à bien garder les pieds sur terre. L’insécurité fait partie intégrante de ce métier et c’est d’ailleurs sûrement ça qui le rend si précieux…

 

Pas déçu de l’accueil…

Je n’avais aucune véritable attente mais je ne vais pas te mentir, je suis super heureux de voir que sans avoir fait de promo, le public est présent, enthousiaste et bienveillant ! Les gens me disent qu’ils ont l’impression de retrouver un vieux pote et c’est peut-être le plus beau compliment qu’ils puissent me faire ! Ça signifie qu’ils ne viennent pas parce qu’une vanne les a fait rire en télé mais parce qu’un véritable lien s’est tissé entre nous et ça, c’est super fort !

 

 

C’est le fruit de 32 ans de carrière dont 23 en France…

Je ne le considère vraiment pas comme un acquis mais en effet c’est super touchant de voir que les gens me sont fidèles et qu’avec les années, le public s’est diversifié. Il y a plusieurs tranches d’âge dans les salles, certaines personnes m’aimaient bien quand elles étaient jeunes et reviennent aujourd’hui avec leurs enfants et ça, c’est toujours surprenant pour moi ! (rires) C’est un privilège immense de faire partie des souvenirs et de la vie des gens…

 

Remettre les pieds sur scène ?

C’est dingue comme sensation ! On oublie vite mais ça fait un bien fou de faire son métier ! Je suis passé de Showman à chômeur et je n’avais pas vécu ça depuis mes débuts ! (rires) Ne pas vouloir jouer est une chose mais ne pas pouvoir pour quelconque raison que ce soit est extrêmement déroutant… Bien sûr, j’ai travaillé sur la « théorie » et l’écriture, j’ai tourné, j’ai pu prendre le temps de créer mon EP qui sortira le 1er octobre et de finir ma formation en PNL mais ça ne remplace pas ce que tu peux vivre sur scène avec le public.

 

 

Un spectacle encore en pleine création…

Happy est encore tout neuf et c’est une période que j’aime particulièrement ! Ça fait un peu laboratoire, on répète l’après-midi, on joue le soir, on regarde les vidéos le lendemain, on débriefe, on réécrit et puis quand on façonne un spectacle, on le fait dans des salles à taille humaine, du coup on voit toutes les réactions des gens, on peut prendre le temps de discuter avec eux à la fin et ça fait énormément évoluer les choses de construire le spectacle tous ensemble. Quand le texte sera vraiment calé et suffisamment bon pour n’avoir besoin d’aucun artifice, je gagnerai en liberté de jeu et d’improvisation.

 

Être loin de sa famille est un sacrifice mais être déconnecté de ses habitudes permet de n’avoir que le spectacle en tête…

Je n’y avais pas tellement pensé sous cet angle mais c’est vrai qu’être dans un autre pays, avec un décalage horaire et aucune tâche quotidienne à gérer permet d’être vraiment focus sur le spectacle et je suis peut-être dix fois plus efficace grâce à ce contexte-là. Par contre, le revers de la médaille, c’est que je suis loin des miens et que je laisse à ma femme le soin de tout prendre en main ! (rires) Je rigole mais j’ai de la chance qu’on se soit toujours entendus dans cette répartition des responsabilités. Elle m’a connu sur la route et a accepté de vivre à ce rythme-là, la seule condition qu’on s’est « imposée » c’est de ne pas dépasser deux semaines d’absence.

 

 

Un nouveau spectacle mais aussi un nouvel EP, Finally

Il sera disponible le 1er octobre sur les plateformes mais il n’y aura pas de sortie « physique » en France pour le moment ni présence en radio ou en télé. Au Canada, il sera distribué par Sony mais je ne m’attaque pas à la France ! (rires) Non pas parce que je n’ai pas envie que les gens l’écoutent, au contraire, mais parce que même si je reste persuadé que le public réagirait instinctivement en aimant ou (je n’espère pas) en n’aimant pas, le milieu professionnel et les médias sont plus compliqués à séduire. Il y a encore des « cases », soit tu es chanteur, soit tu es humoriste et si tu fais les deux, c’est qu’il y a un loup ! (rires) Arrivant seulement maintenant avec un nouveau one-man à présenter et à défendre, je n’ai pas voulu « brouiller » le message en venant en même temps avec de la musique. Être multi facettes au Québec, ça ne dérange personne et les médias ne me demandent pas de me justifier… Le public français est complètement ouvert donc je ne doute pas que ça finira par déteindre sur les décideurs du milieu artistique ! (rires)

 

Tu as toujours chanté dans tes shows…

Et bizarrement, cette fois-ci, je ne le fais pas ! (rires) Un des titres sert de générique au spectacle mais le public ne le sait pas donc ça me permet d’observer, incognito, ses réactions… J’ai l’impression d’avoir 20 ans et d’être un petit nouveau tout intimidé ! (rires) C’est hyper stimulant ! D’ailleurs, quand je dois chanter mes propres morceaux, je retrouve une nervosité et un trac que je n’ai pas quand j’interprète les chansons des autres… Je suis moins habitué à cet exercice donc plus vulnérable et curieux d’avoir les retours des gens.

 

 

Tu as toujours été intéressé par le bien-être et le développement personnel, tu es devenu coach en PNL et à travers ton spectacle Happy et ton EP Finally, j’ai l’impression que tu l’assumes pleinement aujourd’hui…

C’est vraiment ça, maintenant j’assume réellement cette partie de moi. Ça fait très longtemps que ça m’intéresse, j’avais amorcé le virage avec le show précédent où je le cachais un peu dans une histoire sur le cycle de la vie mais dans Happy, je l’assume en effet, je le revendiquerais presque ! (rires) Pendant la pandémie, j’ai profité d’avoir du temps pour faire ma formation en programmation neuro-linguistique. Et au fur et à mesure où le spectacle se consolide, j’y intègre des petits exercices de PNL sous forme de jeux qui apportent une vraie interaction avec le public. J’espère réussir à transmettre aux gens quelques petites astuces par le rire pour les aider à mieux gérer leurs émotions. La PNL c’est, entre autres, l’étude des comportements à succès et de leur mécanisme. C’est essayer de trouver la recette de la réussite d’une personne, de comprendre sa façon de faire mais aussi de voir les choses, de les ressentir, de les appréhender et de se comporter. C’est tenter d’en extraire la substantifique moelle pour la reproduire sur une autre personne, dans un autre domaine. On se rapproche au plus près de l’âme, c’est passionnant de décortiquer l’humain !

 

Tes soucis de santé ne sont peut-être pas étrangers à ce virage ?

J’ai failli mourir il y a 4 ans et c’est vrai que ça m’a fait voir les choses différemment… Je suis ressorti de cette expérience en me promettant de vivre pleinement et de ne surtout pas remettre à plus tard les projets qui me tenaient à cœur. Je me suis fait une liste de choses à accomplir avant de mourir et ça m’a obligé à me bouger ! Je voulais chanter depuis longtemps et approfondir la PNL, je l’ai fait et ça m’a rendu heureux. Dans le spectacle, c’est ce que j’essaye de transmettre… Le bonheur « tout fait » n’existe pas, il s’apprivoise, il se construit, il se gagne et quand on en prend conscience, on est automatiquement moins déçu. Alors bien sûr dans le spectacle, j’aborde ça de façon drôle à travers les sketches mais au-delà des rires dans la salle le soir, j’espère que les gens repartent avec quelques petits trucs en tête qui pourront les aider à voir, sur le long terme, la vie sous son meilleur jour !

Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photos par Elizabeth Delage

 


 

Interview parue dans Le Mensuel n°424 d’octobre 2021

 

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