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Interview de Anaïs

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Anaïs

en interview  vidéo

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ANAÏS

 
aux Voix du Gaou

 


« Je pense qu’on est dans une période où l’on fait tout pour nous endormir… »

À l’affiche des Voix du Gaou aux côtés d’Arthur H, Anaïs nous a confié avoir sinèrement hâte d’y aller en tant qu’artiste, elle qui s’y est rendue régulièrement en spectatrice !
Celle qui avait fait une entrée en force dans le panorama musical français grâce à son tube « Mon Coeur, Mon Amour » en 2006 est revenue cette fois-ci avec un opus déjanté…
Anaïs sur scène, c’est la garantie d’une évasion dans un univers insolite…
 

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anais
Morgane L :
Votre dernier album « À l’eau de Javel » reprend des chansons des années 30 à 60, une envie de rétro ?
Anaïs : J’ai toujours traîné un côté music-hall. Je crois que j’avais envie de boucler la boucle avec ça. Mais il y a peut-être aussi un phénomène de transmission… Je sais que j’avais été contente de découvrir ce répertoire et je trouvais que c’était dommage qu’il reste méconnu. J’avais envie de remettre au goût du jour les fantaisies et surtout tous ces textes que je trouve très modernes et qui n’ont pas pris une ride !
« À l’eau de Javel » du coup, signifie que je décape un héritage constitué de textes qui eux-mêmes étaient déjà décapants. (rires)

Comment êtes-vous arrivée à faire un choix parmi tous les titres que vous aimiez ?
Il fallait aussi que je puisse leur apporter quelque chose. Il y avait des chansons auxquelles, même si je les adorais je n’arrivais pas à ajouter quoi que ce soit… Par contre, celles choisies m’inspiraient de nouveaux arrangements comme « Tango stupéfiant », « En douce », ou « Merci mon ami ». La chanson allemande a été malheureusement oubliée alors qu’on a eu une vraie collaboration culturelle et artistique avec l’Allemagne, on était en train de créer une belle Europe dans les années 30 et je voulais aussi montrer ça.

On peut y voir une certaine nostalgie ?
Il y a toujours cet aller-retour passé-présent inconscient… Je ne rentre pas dans les « c’était mieux avant » mais j’aime reprendre ce qu’il y avait de bon dans l’ancien. C’est bien de savoir d’où on vient et c’est bien de savoir garder cette férocité pour ne pas s’endormir. Je pense qu’on est dans une période où l’on fait tout pour nous endormir…

Vous n’avez pas eu peur de vous attaquer à des titres déjà existants ?
De toute façon, je suis une flippée ! (rires) Le plus gros travail que j’ai fait en temps que réalisatrice de l’album, c’est de ne pas me poser de question pour retrouver cette fraîche spontanéité qu’il y avait dans ces chansons-là. Alors c’est extrêmement flippant, c’est de l’instinct, mais une fois qu’on a commencé à enregistrer, ça va un petit peu mieux. J’avoue que j’étais dans un sale état deux jours avant de rentrer en studio je ne savais pas exactement où j’allais aller !

Vous êtes timide dans la vie et exhubérante sur scène…
À la scène il y a un côté incroyable et c’est à double tranchant. C’est vrai que quand on a la grippe il y a l’heure et demie où tout va bien et dès qu’on ressort de scène on est une loque ! (rires)On est pire qu’avant ! C’est pour ça qu’on utilise l’art, la musique et la chanson pour soigner les gens… ça fait oublier pas mal de choses.

Vous êtes très créative alors ça n’a pas été frustrant, en faisant un album de reprises, de ne pas écrire et composer ?
Non au contraire ! Comme c’est la 1ère fois que je fais une réalisation complète sur un projet, j’ai eu envie de faire comme les vrais réalisateurs. Souvent, ils ne jouent pas eux-mêmes dans leur film car ça leur ferait beaucoup. Là, je me suis concentrée sur les orchestrations, j’ai pu trifouiller des arrangements que je n’aurais peut-être jamais osé faire sur mes propres morceaux. Maintenant je suis prête à le faire ! (rires)



Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel

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